Enfants du Mekong s'engage dans la lutte contre la pédocriminalité, par Guillaume Mariau
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MÉKONG - Alors que les Philippines ont essuyé le passage du typhon "Cristine", Guillaume d'Aboville, est témoin de la joie qui habite toujours les philippins. Toutefois, cette joie n'est peut-être qu'une façade pour dissimuler des blessures plus profondes.
Les philippins ont la joie dans leurs tripes. Ici on danse, on chante tout le temps. Même dans l’épreuve. Et pour preuve : nous venons d’essuyer le typhon « Cristine » : le vent et la pluie ont entraîné des glissements de terrain, des routes et maisons inondées, des disparitions dans des torrents de boue. Sur l’ile de Negros, dans le petit village de Tara, nous allons visiter des enfants parrainés. En fin d’après-midi, les 2 routes du village sont immergées sous 1m d’eau. On ne peut plus passer. Devant les torrents de boue, les villageois attendent. Tout s’organise joyeusement : certains chantent en attendant que le flot diminue. D’autres portent avec des bambous les motos des uns. Personne ne se plaint, on rit ici. La plainte, c’est la complainte du riche. La longue attente n’est pas une épreuve, elle est un électrochoc de joie, de rencontres simples.
Cette joie philippine peut en effet cacher des blessures immenses. La semaine dernière, nous avons rencontré Michaela. A sa naissance, sa maman la vend 20 000 pesos (300 Euros) à son employeur. Son employeur « donne » Michaela à son fils vivant avec un compagnon. Son compagnon abuse Michaela à plusieurs reprises. La voilà confiée à un centre social public, qui lui fait vivre encore plus l’horreur. Jusqu’à rencontrer Acay, une œuvre de compassion exceptionnelle soutenue par Enfants du Mékong. Michaela ne pansera pas ses blessures, elle est marquée à vie. Mais elle a été relevée, par la délicatesse et l’accompagnement de ces sœurs. Michaela pleure, rit, pleure, puis sourit. La joie philippine peut être une façade. Elle est souvent le symbole d’une résurrection à venir.
Le paradoxe est brutal quand on prend les nouvelles de France. Le pape Benoit XVI parlait bien justement du pessimisme actuel. Il est lié, disait il à l’absence du de mémoire du bien et au mépris de la joie. Seul celui qui se souvient peut espérer. Oui, il est sain et salvateur de faire mémoire du bien. Nous venons de le faire ici à Cebu aux Philippines, en réunissant tous nos responsables bénévoles qui agissent depuis 30 ans au service des pauvres.
Chers auditeurs, je témoigne de l’importance de la joie philippine dans nos VIES. Malgré nos épreuves, puisse t elle jaillir en nous, comme pour Michaela. Car la joie est le carburant de l’espérance. Et l’espérance est le carburant de l’action.
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