C'est un sujet qui fait la une de Famille chrétienne : la présence dans nos paroisses des prêtres étrangers. Dans les instances de l’épiscopat français, on les appelle pudiquement "les prêtres venus d’ailleurs". Ils ne proviennent pas d’une autre planète mais peuvent bien se retrouver, chez nous, sacrément déracinés et secoués par le bulldozer du sécularisme.
En France, ils représentent plus de 20% du presbyterium. Ce chiffre est en constante augmentation et croise celui, en baisse, du nombre d’ordinations sacerdotales et de prêtres en activité dans l’Hexagone. Dans la majorité des cas, leur apostolat est une grâce rafraîchissante pour nos paroisses. Ces prêtres étrangers qui enfilent le tablier du service pour animer les communautés paroissiales en France, comme autrefois nos ancêtres semèrent l’Évangile sur leur propre terre natale, ont droit à notre immense gratitude.
La présence de ces nouveaux missionnaires du XXIe siècle nous interpelle. Elle pique notre orgueil, nous qui n’avons pas été capables de donner à notre Église suffisamment de pasteurs pour le peuple des croyants. Alors, loin de nous passer de l’aide des prêtres venus de l’étranger - mais aussi des religieuses et religieux qui ont emprunté la même route -, nous devons urgemment permettre que germent de nombreuses vocations sur la terre de France. Dans le brouhaha contemporain, les jeunes catholiques doivent pouvoir entendre l’appel que le Seigneur leur adresse à servir Dieu et les hommes. "Une vocation, écrivait le théologien américain et pasteur presbytérien Frederick Buechner, c’est le lieu où Dieu t’appelle pour que ta plus grande joie y rejoigne la plus grande faim du monde."
Quels sont les ingrédients nécessaires ? Nos familles sont des lieux naturels et incontournables d’appel... à condition, là encore, de laisser de la place à cette perspective en abandonnant, par exemple, l’obsession de l’école de commerce ou du beau mariage ! En plaçant, aussi, la vie de l’Église au cœur de la maison. Et en entourant ensemble prêtres, religieuses et religieux.
On peut mettre en place les pastorales les plus innovantes, l’expérience démontre que l’appel germe d’abord à travers des figures de prêtres et religieux au témoignage convaincant. Plus encore dans une période troublée. "Si nous savons témoigner d’une vie équilibrée, si nous savons redire que notre vocation est née d’une simple histoire d’amour, formidable, unique, mais ordinaire, alors des jeunes choisiront cette réponse particulière comme projet de vie", assurait le Père Philippe Demoures, attachant prêtre de Dordogne parti trop vite rejoindre son Seigneur.
Et pour que des "oui" purs et courageux puissent être prononcés, la communauté chrétienne doit renforcer sa prière. C’est là l’autre ingrédient incontournable. Le Christ Lui-même nous y a exhortés : "Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson" (Mt 9, 38). Puissions-nous prier intensément pour les vocations tout au long de l’année, et pas seulement ce dimanche où l’Église nous y invite avec plus de force !
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