Je reviens ce matin sur le voyage du pape François sur le continent africain. Conforter ses frères dans la foi. C’est l’une des missions spécifiques et primordiales des papes, régulièrement rappelée d’ailleurs dans les discours des voyages apostoliques, depuis Paul VI et les premiers déplacements historiques d’un pontife hors d’Italie. C’est aussi l’objectif du 40e voyage qu’effectue ces jours-ci le pape François, malgré des conditions de santé fragiles, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.
L’évêque de Rome, qui avait dû y renoncer une première fois pour des raisons médicales et de sécurité, tenait donc à visiter ces terres "éprouvées par de longs conflits" afin d’y promouvoir la paix et, là encore, de conforter les communautés chrétiennes.
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En septembre prochain, c’est à Marseille que le pape François devrait se rendre ! Dans la cité phocéenne, il doit participer à la troisième rencontre des évêques et des maires méditerranéens qui travaillent à renforcer la fraternité et les échanges entre les peuples rassemblés autour de la Mare Nostrum.
"Mais ce n’est pas un voyage en France", a déjà glissé le pape à plusieurs interlocuteurs, préférant réserver ses déplacements sur le Vieux Continent aux petits pays. Déjà, en 2014, en venant visiter les institutions européennes à Strasbourg, François avait signifié qu’il ne se rendait pas en France. Pas d’accueil officiel par les autorités françaises, pas de messe avec les fidèles ou de visite de la cathédrale, pas de rencontre avec le clergé et les religieux… Ce choix avait étonné, voire attristé, mais sa seule visite au siège du Parlement européen pouvait le justifier…
S’il rencontre en septembre des évêques et des maires de la Méditerranée, sauf à le faire dans les eaux internationales au large de Marseille, c’est bien le sol français que le pontife foulera ! Dans un entretien que j’ai eu la chance d’avoir avec lui, il y a deux ans, alors que je relançais sur un possible voyage en France, le pape François m’avait répété son intention de visiter en premier lieu des "pays de périphérie", ces territoires dans lesquels les catholiques sont minoritaires. Mais la fille aînée de l’Église, bien malheureusement, peine à tenir ses promesses. Et la France est redevenue une terre de mission.
Les catholiques de l’Hexagone ont besoin de se sentir soutenus par le "serviteur des serviteurs de Dieu". Il leur faut aussi écouter ce qu’il aurait à leur dire afin de mieux comprendre ses aspirations pour l’Église et le monde, tandis que subsistent chez certains quelques malentendus. Alors que leur parole semble toujours moins audible dans la société et qu’ils sont secoués par les affaires qui entachent l’Église, les catholiques de France ont besoin, enfin, d’être confortés dans la foi et invités à l’espérance. Alors, Très Saint-Père, si vous venez à Marseille, nous vous exhortons à faire aussi de ce voyage sur les rives de la Méditerranée une escale en France, rencontrant les autorités et surtout les fidèles : "¡ Venga a Francia Santidad !"
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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