En cette période de rentrée, c'est le moment où l'on reprend ses habitudes... L'occasion aussi d'en changer, parfois. Ces changements de comportements peuvent être des « moments de rupture », des changements de mode de vie qui permettent peu à peu une véritable transition écologique.
On le sait, et on le voit bien, par exemple, quand on fait son bilan carbone. Cela concerne notre alimentation, nos déplacements, nos choix en matière d’achats. Face à ce défi, le monde de la recherche s’est intéressé à ces mécanismes qui permettent les changements de comportement – pour mieux les accompagner. Parce que oui changer de comportement c’est pas automatique depuis la prise de conscience jusqu’au passage à l’action.
À l’intérieur de ce mécanisme, il y a notamment les « moments de rupture », qui jouent un rôle. Il s’agit de tous ces moments, dans notre parcours de vie, qui viennent casser le quotidien. Évidemment c’est très large, ça peut être l’arrivée d’un enfant, un déménagement, une séparation, ou la retraite, par exemple.
Un moment de rupture vient requestionner ce qui « allait de soi », toutes ces routines de la vie quotidienne : le trajet pour aller au travail, la manière de faire ses courses, etc. C’est un moment où on est plus ouvert pour examiner d’autres options. Par exemple, si je déménage, je vais me demander comment je vais désormais aller au travail. Et pourquoi pas à vélo ? La rentrée est en soi un moment de rupture parce qu’on se réorganise pour l’année à venir. On ouvre une nouvelle page. C’est même souvent un moment de rupture multiple avec les enfants qui entrent à l’école, un déménagement, un nouveau travail ou de nouveaux loisirs. L’Ademe, qui est l’agence de la transition rattachée au ministère, a étudié en 2021 ces moments de rupture, pour voir comment les mettre à profit et aussi pour en cerner les limites.
Déjà, un moment de rupture peut aussi nous amener à changer dans le mauvais sens. Le deuxième point c’est que les ruptures choisies sont généralement plus propices pour enclencher des changements positifs que les ruptures qui sont subies – comme être au chômage ou perdre un proche. Il faut faire attention aussi au côté « parenthèse illusoire » de certains moments de rupture : on peut penser aux vacances, et aussi au confinement, qui a été un moment de rupture géant à l’échelle de la société, et pour lequel on a bien vu ensuite le retour aux vieilles habitudes. Enfin, les moments de rupture sont la preuve que la transition passe, fondamentalement, par le collectif : on a besoin du reste de la société pour donner les bonnes infos au bon moment, pour accompagner et s’entraider, pour que ça s’ancre dans la durée. C’est la dimension collective de la conversion écologique chère au Pape François. C’est aussi le rôle des acteurs publics. Par exemple j’ai vu la semaine dernière, dans mon quartier, un stand de la Métropole de Lyon pour informer les étudiants de son offre Free Velo’v : des vélos mis à disposition de ce public gratuitement. C’est tout à fait pertinent à la rentrée.
Je dirais que c’est l’occasion d’aller vers l’action collective : se lancer un défi écolo entre amis, organiser avec des voisins le trajet des enfants pour aller à l’école à vélo, demander des pistes cyclables à sa mairie, rejoindre une association, par exemple. Parce que c’est largement démontré : les changements personnels ne suffisent pas, on a besoin de solutions collectives pour avancer.
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