JavaScript is required
Partager

Édito de Nathalie Leenhardt - Politique africaine de la France : Emmanuel Macron oublie l'immigration

RCF, le 1 mars 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Le point de vue de 7h20Édito de Nathalie Leenhardt - Politique africaine de la France : Emmanuel Macron oublie l'immigration

Nous n’étions pas très nombreux à écouter lundi Emmanuel Macron parler de la politique de la France en Afrique, à la veille de son voyage dans quatre pays du continent, le Gabon, le Congo, la RDC et l’Angola. Je trouve d’ailleurs étrange que l’on évoque toujours l’Afrique en général comme si n’était pas d’abord un ensemble de pays uniques, différents, spécifiques...

Nathalie Leenhardt ©DRNathalie Leenhardt ©DR

Cette conférence s’adressait, dans un drôle d’attelage, aux journalistes et aux acteurs économiques et culturels intervenant là-bas. Elle a repris des thèmes déjà évoqués par le passé : la France change définitivement de braquet, elle ne considère plus l’Afrique comme "une rente" mais comme un partenaire responsable à qui on n’a pas de leçon à donner mais avec qui il nous faut relancer les échanges économiques, aujourd’hui en déclin.

 

Cette intervention, complexe tant elle a énuméré un nombre de chantiers à entreprendre impressionnant, au risque de perdre de vue les priorités, n’a pas abordé le sujet pour lequel je l’ai écoutée : les migrations. Aucune allusion n’a été faite à toutes celles et ceux qui ont péri en mer, pour avoir fui qui la misère, la faim, les conséquences du réchauffement climatique, l’insécurité, un mariage forcé ou des risques d’excision, un régime corrompu et dictatorial.

 

Je veux bien entendre, bien sûr, qu’aborder les questions de démocratie à la veille d’aller voir les pires autocrates - qu’il s'agisse d’Ali Bongo au Gabon ou Denis Sassou-Nguesso au Congo - relevait de ce qu’on veut éviter : la posture de celui qui sait. Il n’empêche. Chercher la bonne distance avec les régimes africains, vouloir conforter auprès de la jeunesse un nécessaire
changement d’attitude qui passerait du surplomb au partenariat est indispensable. Mais attention à ne pas nous comporter comme nos concurrents.

 

On le sait, les Russes et les Chinois n’ont pas nos états d’âme : pour eux seuls comptent l’économique, les terres à préempter, les ports à construire. Ces puissances étrangères ne se préoccupent guère de la gouvernance politique des États dans lesquels elles s’installent. Elles n’ont cure des principes démocratiques. Mais la France, mais l’Europe ? Il nous faut continuer à croire que ce "en même temps" est possible...

 

Un "en même temps" qui défend des valeurs et des principes, le droit des opposants, celui de la presse, un modèle économique qui prend en compte les critères sociaux et écologiques dans les investissements. N’est-il pas possible d’être un peu plus exemplaires ou du moins un peu moins cyniques que d’autres ? Pouvons-nous encore y croire ?

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.