On peut se demander si un certain nombre d’électeurs croyants n’ont pas fait défaut à Zemmour à cause de la façon dont il parle de l’Église catholique, observe Patrice de Plunkett après le premier tour de l'élection présidentielle.
Parmi tous les candidats éliminés au premier tour de la présidentielle, un cas me paraît frappant, celui d'Éric Zemmour. Son petit score de 7% précédent d'une chute de huit ou neuf points en deux mois signifie certainement quelque chose.
D'abord il faut se souvenir que Zemmour était un phénomène médiatique issu de la télévision : elle avait lancé sa candidature au point d'en faire le sujet numéro un pendant des semaines entières. Le dégonflage de cette candidature a coïncidé avec le début de la campagne générale, quand le sujet Zemmour a cessé de monopoliser l'info.
Ensuite, il y a ce chiffre de 7%. Il est proche des 8% de François-Xavier Bellamy en 2019 pour le parti Les Républicains aux Européennes. Un 8% qui était alors le plus mauvais score historique de LR. Bellamy avait réduit son socle électoral à un seul milieu social, le plus conservateur. La campagne de Zemmour n’a parlé qu’à ce même milieu social et a obtenu un score comparable à celui de Bellamy. Comparable mais un peu plus faible.
Et là, on peut se demander si un certain nombre d’électeurs croyants n’ont pas fait défaut à Zemmour à cause de la façon dont il parle de l’Église catholique. Ses attaques fréquentes contre le pape François ont choqué. De même que ses attaques contre des prêtres et même contre des choses purement religieuses, comme le projet de parcours catéchétique dans Notre-Dame de Paris restaurée. Projet qualifié de progressiste par Zemmour, on se demande bien pourquoi ! Surtout en sachant que par ailleurs ce candidat se posait en seul défenseur du catholicisme, mais une version du catholicisme assez éloignée de ce qu’enseigne l’Église catholique réelle.
Alors un candidat à l’élection présidentielle en France doit se garder de confondre les domaines. Il doit se souvenir que dans un pays régit par des lois de laïcité, le politique s’interdit d’intervenir dans le religieux. Éric Zemmour a commis cette erreur, parmi un certain nombre d’autres, durant sa campagne. Ses erreurs additionnées expliquent qu’il soit tombé en perte de vitesse, puis en vrille. Et que le phénomène révolutionnaire annoncé se solde par un échec électoral cuisant.
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