LA TRIBUNE DE BENOIST DE SINETY - Benoist de Sinety commence aujourd'hui par nous faire un petit point météo, et nous invite aussi à ne pas céder à cette froideur intérieure en ces temps difficiles.
Il fait froid ces jours-ci, notamment au nord du pays... Après un peu de soleil printanier, la température est en baisse et tout semble un peu figé dans le gris du ciel. Le plafond est bas, on manque de lumière, et même, on se prend à se demander si un jour le printemps se rappellera que l’automne est fini !
Heureusement qu’il y a la voix de Françoise Hardy que l’on entend de nouveau dans le poste. Celle qui nous rappelle avec tant de poésie que « beaucoup de mes amis sont venus des nuages ». Nos ancêtres les gaulois n’avaient qu’une peur : nous n’en avons manifestement pas héritée. Car, de ce ciel, nous en sommes de moins en moins protégés dans notre beau pays où le toit de cette maison commune qui se proposait naguère de nous abriter tous, semble disparaitre, comme l’évoquait l’Ecclésiaste : « Entre des mains paresseuses, la charpente s’écroule, entre des mains nonchalantes, la maison prend l’eau ! » (Ec 10,18)
Alors voilà, c’est toujours dans ces moments-là, quand les voiles se déchirent, qu’apparaissent les vrais traits de ceux qui se masquaient sous les apparences de la respectabilité : trahisons, mensonges, couardises, courses aux prébendes, égoïsmes. Les bonnes âmes qui, à raison, s’offusquent lorsqu’un footballeur ou une vedette commet un impair, serait bien inspiré de hurler plus fort devant ce délitement de toute morale auquel nous assistons. On pourra toujours essayer d’expliquer l’ordre aux jeunes agités. Mais quels arguments quand ceux qui font la loi oublient aussi vite le bien commun ?
Au silence des institutions, d’où seuls les trois évêques d’Arras, Cambrais et Lille nous sauvent de la déroute en appelant à la sagesse au soir où se déchainent les passions, vient répondre le cri des Écritures. L’Ecclésiaste toujours : « Malheur à toi, pays dont le roi n’est qu’un enfant et dont les princes festoient dès l’aurore ! » (Ec 10,16). A la course des gloutons, aux caprices des puissants, ces trois évêques lancent cet appel « Plus les temps sont troublés, plus nous avons besoin de sagesse, une sagesse politique ancrée courageusement dans la tradition humaniste, la fidélité au service du bien commun, l'attention aux plus petits, l'humilité de l'écoute et la solidarité universelle ».
L’ordre ne peut s’émanciper de la justice. Il n’y a de justice que dans la charité. Sinon, ce ne sont que règlements de compte et prises d’intérêt particuliers. Il fait froid dans les cœurs. Un froid de mort pour ceux qui confondent chaleur véritable et ivresse des passions. La radicalité à laquelle Jésus nous convoque ne se situe pas dans l’extrémisme des points de vue, mais dans la recherche passionnée du bien de son prochain. La radicalité du chrétien se manifestera dans le courage d’un vote qui résiste aux sirènes des faux messianismes de droite comme de gauche. Lesquels se rient bien de notre foi, consacrés qu’ils sont à établir leurs règnes terrestres dans la fureur et la violence.
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