Florent de Bodman - Le congé paternité, ce n'est pas des vacances !
En partenariat avec 1001mots
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Je sors d’un mois de congé paternité. Personnellement, j’ai trouvé que ce mois de pause après la naissance, c’était une vraie chance. Alors aujourd’hui je voudrais vous parler de tous ceux qui ne peuvent pas profiter de cette chance : vous parler de ces 200.000 nouveaux papas chaque année qui ne prennent pas du tout de congé paternité.
Ça peut paraître étonnant parce qu’aujourd’hui, les pères qui travaillent ont droit à un mois de congé rémunéré après la naissance. Pourquoi ces 200.000 nouveaux papas ne profitent pas du droit à un congé paternité ? D’abord, ce n’est pas un problème de rémunération. En France, on a la chance d’avoir un congé paternité bien payé, où la grande majorité des pères sont indemnisés au même niveau que leur salaire normal. Si vous êtes un futur papa, vous pourrez toucher jusqu’à 2.700 euros nets par mois pendant votre congé paternité : vous ne perdrez d’argent que si votre revenu avant le congé était supérieur à 2.700 euros nets.
Le dernier rapport public sur le sujet affirme qu’il y a un déficit général de communication sur le congé paternité. D’abord, c'est parce qu’il n’existe que depuis 20 ans seulement. Et on vient juste de le rendre plus généreux : depuis l’année dernière, les pères ont droit à quatre semaines de congé paternité au lieu de deux semaines auparavant – mais il y a eu peu de communication publique sur cette réforme.
Tous les pères ont le droit à un mois de congé paternité rémunéré ! Je pense en particulier à certains profils comme les salariés en CDD, donc en contrat court : moins de la moitié prennent un congé paternité. Et chez les travailleurs indépendants, moins d’un tiers le prennent ! Alors qu’à l’inverse, chez les fonctionnaires, 90% des papas prennent le congé paternité.
Pourquoi de tels écarts ? Beaucoup de pères mettent en avant une trop grosse charge de travail. Parmi ceux qui nous écoutent ce matin, certains sont agriculteurs et ont pu être confrontés à cela : pour ceux qui sont éleveurs par exemple, c’est extrêmement difficile de se faire remplacer pendant quelques semaines. Et puis de l’autre côté, les salariés en contrat court ou en situation précaire peuvent craindre d’être mal vu par son employeur s’ils prennent leur congé paternité.
Les mentalités doivent encore changer. La loi a créé un droit à un mois de congé paternité, maintenant, il faudrait que ce droit devienne une évidence pour tous les employeurs.
Chaque semaine, retrouvez Florent de Bodman, cofondateur de l’association 1001mots, auteur de l’essai "À portée de mots" (éd. Autrement, 2021) pour décrypter l'actualité touchant à la petite enfance et relayer les actions de 1001mots.
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