Inflation : comme d'autres associations, le Secours Catholique très impacté par la hausse des demandes d’aide
Cette semaine, les restos du cœur ont lancé un cri d’alerte face à l’afflux des personnes accueillies. Il faut savoir qu’ils sont passés de 8 millions de repas en 1986 à 140 millions en 2022. Comme eux, le SC est très impacté par cette hausse des demandes d’aide.
Véronique Devise, présidente du Secours catholique ©Secours catholiqueDès 2021, dans notre rapport statistique, on constatait que plus du quart des personnes sollicitant une aide pour se nourrir se privaient régulièrement de manger pendant plus de 24h. En 2022, on mettait en évidence qu’une fois réglées les charges fixes, les personnes disposaient en moyenne de 5€/jour /personne pour assurer toutes les autres dépenses.
Aujourd’hui, je donnerai l’exemple de Virginie, mère de deux enfants de 3 ans et 1 an et demi, accompagnée par le Secours catholique, elle touche 524 € d’aide pour les chômeurs en fin de droits, et son conjoint 1 350 €, l’équivalent d’un smic. Une fois retirés le loyer de 700 €, le crédit voiture, l’électricité, le téléphone, "il ne reste pas grand-chose et on tombe vite dans les découverts", explique-t-elle. "On va le moins possible dans les magasins pour ne pas être tenté d’acheter plus que nécessaire".
Les plus pauvres n'ont plus de marge de manœuvre
En mars dernier, nous appelions à une revalorisation des minima sociaux. Les familles font face à des choix impossibles pour subvenir aux besoins les plus urgents. Les plus pauvres n’ont plus de marge de manœuvre. Nous le constatons dans nos accueils, certaines personnes ne se déplacent même plus dans les lieux d’entraides, dans nos épiceries sociales, faute de carburant ! D’autres ne se chauffent plus.
Le Secours Catholique vient en aide aux personnes. En situation d’urgence, nous apportons un soutien financier. Sinon, Nous soutenons 130 épiceries solidaires, des jardins partagés, des paniers frais solidaires. Le Secours Catholique se tient aux côtés des personnes en précarité et recherche avec elles les meilleures réponses.
Nous attendons du gouvernement qu’il entende notre appel et qu’il prenne des mesures structurelles. Il faut entendre que les gens ne s’en sortent plus et les associations ne peuvent plus répondre à toutes les sollicitations. Le 18 septembre prochain, le Pacte des Solidarités nous sera présenté. Nous espérons des mesures à la hauteur des enjeux. Il en va de la cohésion sociale de notre pays.
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