C'est une ascension hors du commun, celle du youtubeur Inoxtag. Il s’était lancé il y a un an ce défi fou de gravir l’Everest. La vidéo qui rend compte de son exploit rencontre un grand succès.
Difficile de passer cette semaine à coté de cette vidéo évènement aux 25 millions de vues en seulement 4 jours. Enfin, sans mes enfants, j’avoue, je serais passée à côté. Je suis ignare, j’ose le dire, en matière de youtubeurs et sans doute comme beaucoup de parents de ma génération, j’ai une fâcheuse tendance à prendre ce sujet avec un trop rapide mépris.
Mais je change de regard et je crois qu’il ne faut pas tout mettre dans le même sac du futile, de la perte de temps, du divertissement abrutissant qui vole la vie des fans et des groupies. Aujourd’hui, certains youtubeurs font la pensée d’aujourd’hui, c’est un fait. Nos jeunes vivent et grandissent avec eux. Autant s’y intéresser.
L’Himalaya, on le sait, c’est le plus haut sommet du monde, c’est très physique, c’est périlleux, très dangereux. Oui, on l’appelle « le toit du monde ». Mais même si c’est un film avec des images magnifiques spectaculaires, c’est saisissant, effrayant, limite cauchemardesque parfois. Ce n’est pas un film sur la montagne. C’est un film sur La VIE. Il le dit : « cette année, j'ai appris la vie ». C’est un film sur l’ascension personnelle. Et collective. On regarde une forme de naissance de ce gars, avec d’autres. C’est beau, malgré tous les gros mots, ça pique un peu, le message est sublime et je me réjouis qu’il rejoigne tant de millions de cœurs de spectateurs.
Que la force est beaucoup dans la tête. Que pour réaliser un rêve, il faut se préparer avec sérieux, travailler, travailler, sans compter son effort. Et qu’on ne fait rien tout seul. Jamais. Et qu’avant tout ça, il faut sortir des écrans pour vivre vraiment. Le petit gars de 22 ans nous rappelle qu’on a tous des rêves qui nous semblent trop hauts. Mais qu’en mettant juste un petit pas devant l’autre, on peut gravir des sommets. Il a appelé son film kaizen : ça veut dire « devenir meilleur jour après jour ».
Parents, regardez-le avec vos enfants. Ça vous fera autant de bien qu’à eux. En plus c’est une ode à l’amour qu’il porte à ses parents et au rôle, aussi maladroit ou imparfait qu’il soit, qu’on joue dans la vie de nos enfants. Ils sont là en filigrane. C’est poignant. Dans nos sociétés où les gens, les jeunes vont mal je crois qu’il donne ce qui manque tellement : un élan vital.
Il démontre qu’il faut croire en soi. Alors certes, c’est une démonstration par l’extrême. Mais l’extrême n’est pas nécessaire pour cela. Sa dernière phrase, c’est son ascension personnelle qu’il faut retenir : on s’en fout de faire plus grand ou plus impressionnant que l’Everest. Maintenant, je vais juste essayer de faire différent.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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