Salutations de mon exil finistérien, la fin de la terre, terre d’inspiration et de ferveur brassée par les vents, tandis que l’AS Brest, club de Ligue 1, héritier d’un patronage, reçoit dimanche l’OM, et j’en serais, dans la tribune d’un Saint, dans la tribune Foucauld, de Charles de Foucauld, du nom du lycée voisin.
"Citius, Altius, fortius, communiter !"
Le mouvement olympique a souhaité rajouter en 2021 le mot ensemble, à la célèbre devise du très révérend père Didon. Communiter ! Nous communions, nous sommes unis. Tel est le titre cette rencontre hebdomadaire, qui est un peu ma compétition à moi, pour votre plus grande joie, ou votre plus terrible souffrance, selon que vous soyez comme Saint Jean-Paul II pour qui le sport est un signe des temps ou comme Winston Churchill : no Sport.
Mercredi, fête de la saint Valentin, la fête de toutes les compétitions mixtes, les matchs de tous les amoureux, mais c’était aussi, le coup d’envoi du carême, et oui, nous sommes sortis des startings blocks pour nous élancer, et nous alléger.
L’athlète est un ascète et ces deux mots partagent la même étymologie.
Avant-hier, le front marqué par une épaisse croix grise, j’étais au cinéma, dans l’excellente ville de Lesneven pour assister à la clôture du festival du film chrétien, avec la projection, après les chariots de feu – oui, l’année est olympique, d’un incroyable film de Robert Bresson, "Un condamné à mort s’est échappé".
Le film nous présente l’ascèse d’un homme, condamné à mort dans la tristement célèbre prison
de Montluc, déterminé à s’échapper.
Il s’agit d’une puissante métaphore du combat spirituel - vouloir s’enfuir, de toute ses forces physiques, mu par sa volonté, son esprit et son âme – convoquant les vertus cardinales : de courage, de prudence, de tempérance et de justice ou consentir à la prison et à une forme de
soumission à l’occupant). Le combattant s’expose au risque, avec audace et endurance, il redonne espoir autour de lui, déterminé à partir, et il emporte aussi, et sauve, dans son évasion, le dernier arrivant, un jeune perdu. C’est donc aussi christique. Le condamné à mort choisit la vie.
Telle est notre ascèse. Fuir avec vigilance et endurance, la paresse, la mollesse, la médiocrité, pour
nous alléger et choisir le bien, le bon, l’intense. Soyons légers et endurants et non crispés, au risque de la crampe. La persévérance n’est pas la performance.
Et regardons vers le but, c’est la résurrection par la croix et donc la joie de la résurrection.
La résolution de la semaine est toute simple, c’est de s’inspirer de quelques parcours de carême proposés ici et là sur les réseaux sociaux, comme celui d’Holy Games qui nous accompagne chaque jour. Un exercice physique et un exercice spirituel.
Un conseil de coach : se détendre, jouer relâchés, et poser quelques résolutions, qui nous piquent, et s’y tenir, comme des balises mais surtout, comme dirait Saint François de Sales, tout par amour, et rien par force.
Bon et saint carême, Kenavo.
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