Un boulot de dingue : reconnaître l’action des sans-emplois pour la société
En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
« Libres de partir, libres de rester : protéger les droits humains dans le contexte des mobilités environnementales » : le Secours Catholique publie un rapport sur les migrations. La France est actuellement à la présidence du Forum Mondial Migrations et Développement et a choisie comme thématique principale les impacts du changement climatique sur la mobilité humaine. Ce rapport tombe donc à point nommé avec en toile de fond la visite du Pape à Marseille
Le Secours Catholique Caritas France est engagé depuis de nombreuses années pour le droit à la migration, avec un accent particulier sur les migrations environnementales. Nos partenaires internationaux nous ont alertés sur les besoins de protection des personnes se trouvant en situation de quitter leur pays en raison de catastrophes naturelles soudaines, ou des effets du changement climatique, ou de la dégradation de l'environnement. Nous avons donc entrepris avec nos partenaires cette étude sur la mobilité de communautés locales au Bangladesh, au Honduras et au Sénégal.
A été ainsi recueillie la parole de plus de 1400 personnes impactées par le changement climatique et souvent contraintes à se déplacer. Ecoutez par exemple ce que nous dit Sokhna, interrogée à Kafountine au Sénégal : "Durant mon enfance, Joal était plein de pirogues et les activités autour de la pêche étaient florissantes. Je n’aurai jamais cru qu’un jour, je me retrouverais à faire de la transformation de poisson ailleurs qu’à Joal, surtout en laissant ma famille sur place. Mais je n’avais plus le choix vu la rareté de la ressource. (...) Il n’est jamais facile pour une personne de quitter sa maison et sa famille."
Les effets négatifs du changement climatique sont en augmentation, et sont aggravés par des facteurs liés aux activités humaines et industrielles. L’accumulation des problèmes liés au climat et à l’environnement a de lourdes conséquences sur la sécurité des communautés, et l’accès aux besoins fondamentaux des personnes : logement, nourriture, eau, assainissement, éducation, santé physique et mentale. Ces conséquences sont d’autant plus graves lorsque font défaut les dispositifs de réponse aux catastrophes et d’aide sur le long terme.
Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une crise socio-environnementale unique et complexe
Gardons en tête les paroles du Pape François dans Laudato Si : "Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une crise socio-environnementale unique et complexe. Les possibilités de solution demandent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et, simultanément, pour préserver la nature."
Au Secours Catholique nous recommandons d’adopter une approche des mobilités environnementales fondée sur le respect de la dignité humaine en prenant en compte les droits fondamentaux des personnes plutôt que leur statut. Il s’agit d’assurer la protection du droit des personnes touchées par les effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement, à quitter leur lieu de vie, mais également d’y rester en toute sécurité.
Il s’agit donc en premier lieu d’agir sur les causes profondes du changement climatique, mais également anticiper et gérer ses effets, afin de faire de la migration un choix et non une nécessité.
Ensuite Il faut garantir le droit à la mobilité et développer des voies de migration sûres, légales, souples et adaptées aux différents contextes et besoins des migrants environnementaux. Il est nécessaire de garantir aux personnes migrantes l’accès aux services de base dans son pays et à l’étranger. Ceci implique de garantir l’accès aux droits du travail et aux droits sociaux pour les personnes en situation de mobilité environnementale afin d’assurer le respect des principes d’équité, de dignité et d’égalité.
Enfin, pour qu’elles soient durables et efficaces, toute analyse ou solution doivent être effectuées en co-construction avec les communautés impactées et des ONG locales qui sont en première ligne et souvent force de solutions novatrices.
Face à la situation au Maroc et en Libye, le SCCF a créé un fond d’urgence dédié afin de pouvoir venir en aide aux personnes impactées par les catastrophes naturelles et climatiques car nous savons que souvent ce sont les plus pauvres qui en paient les plus lourdes conséquences.
Adelaïde Bertrand est la déléguée Générale du Secours catholique.
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