Le premier tour des législatives commence ce weekend end et on pronostique déjà une abstention importante. C’est pourtant une élection majeure.
Le désamour des Français pour la politique est un constat qu’il est de plus en plus difficile d’occulter et on peut le comprendre. Entre déconnection du réel, lois iniques, débats sur des sujets secondaires, utilisation de la politique comme vecteur d’idéologies ou de déconstruction, mensonges au sommet, slogans vides qui envoient du rêve mieux-que-le-père-Noel, petites ou grosses casseroles… des uns et des autres.
La confiance a souvent été rompue. Et pourtant, "la politique est la forme la plus haute de la charité" disait Pie XI. Il faut dire que leur tâche n’est pas facile dans ce temps de crise globale. Il faut se garder de les mettre tous dans le même sac, par facilité ou par ignorance. Il y a des milliers de bénévoles et de personnes qui se donnent pour faire vivre courageusement la vie démocratique en particulier au plan local.
Mais malheureusement le dialogue démocratique est fragilisé dans un contexte de défiance envers nos représentants qui parfois, aussi, servent de boucs émissaires. On déverse sur eux des peurs, des frustrations, ou parfois pour se défausser de ce qu’on ne veut pas ou plus assumer. Parfois parce qu’on aura été trop infantilisé. Si seulement on redécouvrait ce principe fondamental de la subsidiarité…
Je crois qu’il ne faut surtout pas attendre de l’état qu’il fasse notre bonheur. Ce n’est pas son rôle. Et heureusement. Et même comme disait Gustave Thibon "tout ce qu’on peut demander à l’Etat c’est de ne pas prétendre faire notre bonheur à notre place. C’est-à-dire de se cantonner à sa tâche essentielle qui consiste à nous assurer la paix, la sécurité, la justice tout en nous laissant la plus grande liberté possible de penser, d’aimer et d’entreprendre". Alors si comme moi vous n’avez reçu aucune présentation des candidats de votre circonscription, sachez que cette liste se trouve facilement sur Internet en entrant le nom de sa commune.
Certains députés se représentent à leur propre siège. Si on veut savoir quels ont été leurs votes sur les réformes du dernier quinquennat, il existe "députomètre" sur le site "l’internaute". Une page qui recense les sujets majeurs comme ceux qui touchent à la bioéthique et à la dignité humaine, la lutte contre le dérèglement climatique, réforme des retraites, cotisations salariales, travail des soignants, séparatisme….
On peut savoir s’il s’est abstenu, s’il a voté pour ou contre. Bref. Même si on est dépités. Votons ! On aime à rappeler le combat des femmes pour le droit de vote. Voter ce n’est pas seulement un devoir, c’est aussi un précieux droit. Mettre son bulletin dans l’urne, c’est refuser aussi bien d’être naïf que défaitiste. C’est juste prendre sa place, ici et maintenant. Et c’est déjà ça.
Blanche Streb est essayiste, chroniqueuse, conférencière, auteure de "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018). Elle est aussi directrice de la Formation et de la recherche d’Alliance Vita. Chaque semaine, écoutez son édito dans La Matinale RCF.
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