Chers amis, en ce vendredi de carême, je vous salue sportivement. Dimanche dernier, le maillot, pardon, la chasuble du prêtre était rose, oui, dimanche de laetare – pour célébrer la mi-temps du carême. Signe que la résurrection est proche et que la réjouissance arrive. Petit clin d’œil amical à Max Guazzini et au maillot rose du stade français, rugby, dont la genèse n’est pas éloignée de cette règle liturgique. Et prière aussi pour Christophe Dominici, ailier aux jambes de feu, qui nous a quitté trop tôt.
Je voudrai vous parler de combat ! Dimanche dernier, nous parlions sport et foi à Saint Sulpice. À l’issue de la messe dominicale, emplie d’une foule innombrable de fidèles et de supporters, je restai planté là, pensif, devant le tableau de Delacroix, au fond de l’Église.
Le combat de Jacob, ce corps à corps épuisant qui conduit à la blessure, à la hanche, et cette quête de la bénédiction et cette reconnaissance par l’attribution du nom. "Tu es unique, tu es appelé en ce monde et je te reconnais et je t’envoie, avec confiance."
Le matin même, nous avions tous la gueule de bois, après la violente défaite nocturne du chevalier croisé Benoît Saint Denis, en MMA, le fougueux français, issu des forces spéciales, face à Justin Poirier, le vétéran yankee au palmarès de maréchal d’empire. Et face au KO indiscutable, face à la maîtrise supérieure de la boxe anglaise, au 2ème round, l’ancien a triomphé, mais surtout, il a rendu un merveilleux hommage à son jeune challenger. Tu es unique, tu es appelé en ce monde, je te reconnais et je t’envoie, avec confiance ! La vie est longue et la victoire t’attend.
Et je rebondis sur la bénédiction de la jeunesse car le quinze de France a vaincu le poireau gallois, et de quelle manière. Nous avons retrouvé nos bleus, toniques et dynamiques, concentrés et disciplinés, victorieux et joyeux. Peut-être fallait-il que Galthié, l’entraîneur aux lunettes d’astronautes, au propos un peu alambiqués, lance dans le grand bain des forces vives, tel un vin nouveau dans des outres neuves, pour reprendre le goût de la victoire, réveiller les anciennes gloires et offrir une destinée aux jeunes pousses. Voici que je fais toutes choses nouvelles.
"La cohabitation avec la sagesse est riche et convoque de la jeunesse, pondération et humilité" – disait le Pape François dans Christus Vivit, encyclique à destination de la jeunesse, et de maintenir ce lien de solidarité ténu et riche tourné vers l’avenir. Ce qui m’amène a asséner mon tacle et mon coup de casque de la semaine.
Vous l’aurez deviné le sport est la vie, avec cette offrande du geste juste et cette révélation de l’infinie dignité de la personne humaine. Et tel un boxeur dans les cordes, après le crochet de l’avortement, nous voici sonnés par l’uppercut de l’euthanasie et cette offense gouvernementale vers la culture de mort, et ce choix d’exfiltrer la souffrance, de s’en tenir bien éloignés, pour en étouffer le cri de solidarité, pour des enjeux de paresse et de budget. Geste anti-sportif de celui qui ne relève pas son équipier et même son adversaire, tandis que nous sommes tous, avec nos plaies et nos talents, à jouer dans la symphonie de la vie. Alors, ce samedi, face à l’avènement de l’euthanasie, nous nous tournerons vers le patron de la bonne mort, St Joseph.
Un peu partout dans le pays, des milliers de pèlerins, de sexe masculin, en appellerons à Saint Joseph, gardien de la sainte famille, pour se mettre à son école. La Marche de Saint Joseph c’est demain et c’est plus de 2000 hommes qui porteront les fardeaux les uns des autres, dans cette épreuve sportive qui fera transpirer les corps et apaiser les âmes.
Et nous prierons aussi pour que nos rugbymen bleus puissent triompher des perfides anglais, et que dans la battle opposant Sainte Jeanne d’Arc à Saint Georges, la petite bergère de Domrémy puisse avoir le dernier mot.
Alors chers amis auditeurs, priez pour ces hommes souvent fatigués, maladroits, parfois dépassés dans leurs vies conjugales, professionnelles, qu’ils retrouvent lucidité, confiance et espérance. Que dans leurs combats, ils retrouvent cette identité pour protéger, et pour bénir – dire du bien – que ces pèlerins repartent transformés auprès de ceux qu’ils doivent servir et pour lesquels ils doivent se dépasser.
Le sport, c’est le dépassement de soi. Et la foi en Jésus, en sa résurrection par la croix, c’est le dépassement du dépassement, et je laisse le dernier mot à Saint Thérèse de Lisieux, "mon Dieu vous avez dépassé mon attente".
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