Notre pays Jacobin et centralisé a besoin de retrouver de l’oxygène et de l’initiative. Etant convaincu d’avoir les meilleures élites, nous pensions que la réflexion devait se concentrer entre quelques experts brillantissimes en charge de résoudre la complexité du monde et dire aux autres ce qui est bon pour eux. Nous venons de vérifier que notre organisation bien que coûteuse n’a pas était pleinement à la hauteur en terme de réactivité et de performance dans les prises de décisions. Il va nous falloir, nous Français, retrouver un peu plus d’humilité. Pire même ! Lorsque nous faisons des réformes, nous supprimons des moyens utiles comme des lits d’hôpitaux ou des infirmières mais nous ne touchons pas ou peu au millefeuille de technostructure. Idem pour l’éducation nationale qui croule sous le nombre de penseurs de réformes mais qui peine à remplacer un professeur absent.
La France a beaucoup de compétences et de matière grise et c’est un atout mais notre problème est la déconnexion entre les penseurs et le terrain. Nous avons mesuré au sujet de la polémique sur la chloroquine la tension existante entre un certain nombre de praticiens chercheurs et les comités d’experts garants du respect d’un protocole ayant certainement peur d’être critiqués d’avoir pris une décision imparfaite. C’est peut-être la dérive liée au principe de précaution qui amène à voir une décision comme un danger au lieu de la voir comme une opportunité voire une adaptation nécessaire bien qu’imparfaite.
Il nous faut sortir de la bureaucratie et technocratie qui conduisent la France et l’Europe dans une impasse. Nous savons que nous sommes à la fin des organisations pyramidales et centralisées. L’avenir est à l’organisation en réseaux. L’Etat, les collectivités territoriales, la fonction publique de manière générale mais aussi les Eglises, les grosses associations et de nombreuses entreprises doivent s’oxygéner, s’alléger et se réformer. Au sein du mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens, nous sommes convaincus qu’il faut bien sûr savoir s’arrêter et lever la tête pour penser demain, pour impulser une vision éclairante porteuse de bien commun mais qu’il faut le faire ensemble entre opérateurs et penseurs, dans le partage et la subsidiarité. En rétablissant la dignité de ceux qui font, nous libérerons alors les énergies et les talents ! Le schéma devient alors beaucoup plus fécond et plus puissant. Quant aux encadrants et aux penseurs dont je fais partie, ils doivent retrouver une âme d’humbles serviteurs à l’écoute des autres!
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