Une polémique chasse l’autre... Ce qui frappe dans celle qui secoue le collège Stanislas, d’abord c’est la fuite. Que ce soit la Police, la Justice et maintenant l’Éducation Nationale, plus aucune administration n’est à l’abri. Les grands principes de probité du service d’un État qui se voulait protecteur des libertés de chacun sont systématiquement bafoués.
Ce n’est pas nouveau mais ce qui est inquiétant c’est que maintenant c’est tout le temps : des rapports qui se retrouvent dans la presse, des notes confidentielles qui sont rendues publiques... Et le plus sidérant c’est que ça ne dérange personne. Personne ne se dit : « ah ben non, je ne vais pas utiliser un document qui me parvient de manière illégale ».
La machine à broyer des réseaux sociaux fait le reste
Cela renforce sans doute aussi le sentiment d’insécurité dans lequel chacun se trouve : non pas simplement une insécurité physique, mais au sujet de sa réputation, de son honneur... La machine à broyer des réseaux sociaux fait le reste : une fois que c’est publié, chacun commente et tous les avis se valent. Ceux qui sont plus suspicieux ou complotistes valent d’ailleurs plus que les autres. Plus c’est gros, plus ça passe !
Une forme de catéchèse qui ne convient pas ? C’est exactement ce qui est reproché au lycée Averroès à Lille. Les inspecteurs trouvent que la catéchèse n’est pas faite comme elle le devrait. On marche sur la tête : depuis quand les rectorats ont-ils compétence pour juger de l’enseignement religieux ? Est-il scandaleux d’avoir dans le cadre d’un parcours de réflexion sur la foi chrétienne, une parole sur l’avortement qui ne soit pas celle du Planning familial ?
Si oui, alors on s’attend à ce que le débat qui doit s’ouvrir sur l’inscription dans notre constitution du droit à l’avortement soit rondement mené : tout parlementaire qui s’élèverait contre serait donc taxé de factieux !
Il serait utile que l’on se réveille : la laïcité était à l’origine, selon la célèbre formule de Régis Debray, le cadre de notre société, elle en est devenue le tableau désormais. Censée protéger toutes les libertés et garantir ainsi la possibilité religieuse pour chacun, la voici qui devient la religion nationale, intégriste et intolérante, qui ne supporte pas l’idée qu’on puisse penser et exprimer une différence.
Tout ça pour abattre une ministre. Car, il ne faut pas s’y tromper, ces attaques sur la capacité d’un établissement scolaire à appliquer des programmes catéchétiques qui font sa marque et sa spécificité, ne sont déclenchées que pour régler des comptes.
On peut critiquer l’aspect élitiste et parfois un peu caricatural de ce collège, dont j’ai été un temps élève.
Y a-t-il vraiment un risque pour notre société ?
Mais prétendre y interdire une parole religieuse au nom de principes laïques est une forme d’imposture intellectuelle. A moins qu’on y décèle un risque pour notre société : appel à la violence, à la sédition, à l’illégalité ? Est-ce le cas ici ? bien sûr que non, à moins que les tenants d’une laïcité religieuse se sentent si fragile qu’ils aient une peur panique que l’on puisse réfléchir au bien-fondé des dogmes de cette nouvelle « Eglise » ?
Chaque jour, dans la matinale RCF, la parole est donnée à un membre de l'Église catholique ou de l'Église protestante.
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