LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Il suffit en effet d’un mot et le repas dérape ! Il ne faut vraiment pas grand-chose : une nièce au bout de la table qui appelle à « faire barrage contre la haine », un beau-frère qui assure en haussant le ton qu’il en a « ras-le-bol des immigrés », ou un oncle qui soutient sans sourciller que, « quoi qu’on en dise, Macron a eu raison »… Quand un autre convive rétorque, non sans une pointe de cynisme, que « la seule réussite d’Emmanuel Macron est d’avoir dynamité les partis de gouvernement, jusqu’au dernier, le sien… pour finir par rendre la France ingouvernable ». Et là, c’est le drame dans la salle à manger !
Ces dernières semaines, donc, et plus encore ces derniers jours, en un rien de temps, les échanges en famille – et pas seulement – peuvent se transformer en champ de bataille. Les injonctions pleuvent de toutes parts, et les tentatives de débattre ressemblent à la salade composée qui trône au milieu de la table, avec du piment en plus ! Sans parler des WhatsApp familiaux dans lesquels la brièveté des messages est inversement proportionnelle aux aigreurs qu’ils peuvent causer. Et, avec tout ça, on oublie l’essentiel, à savoir les programmes et le relèvement de la France.
Je vous livre un conseil d’ami : ces temps-ci, pour la paix des ménages et parce que la politique mérite mieux que nos petites contrariétés, parlons sport ! Saisissons la balle au bond et causons Euro de foot (au moins jusqu’au quart de finale demain soir), ou mettons-nous en selle en commentant la dernière étape du Tour de France. Et si nous voyons plus haut et plus fort, échangeons autour de la table sur les prochains Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Nous prendrons moins de risques de faire voler en éclats l’unité familiale.
Dans le sport, logiquement, pas de mauvaise surprise ! À l’heure du sprint final, c’est celui qui voit le plus loin et avance le plus vite qui franchit en premier la ligne d’arrivée. À la fin du tournoi, l’équipe la plus forte et la plus tactique l’emporte. Si l’on échange les maillots en fin de match, on ne passe jamais dans l’équipe adverse en cours de compétition… pas plus que l’on ne change de couloir de nage en pleine épreuve dans le grand bassin. Sur le ring ou le tatami, il faut viser juste et respecter les règles pour espérer la victoire. Les coups bas sont sanctionnés ! Et lorsque notre équipe est éliminée, en regardant le match depuis les gradins, nous pouvons encourager ceux qui portent le maillot de notre choix, ou juste assister au combat pour la beauté du jeu. L’essentiel, c’est de participer… Alors, comme saint Paul, nous pouvons proclamer : « J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (2 Ti 4,7). Dans l’existence comme en politique, la foi est indispensable, surtout lorsque l’avenir du pays est aussi incertain.
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