Précarité énergétique et hausse du coût de l’énergie, par Véronique Devise

En plein cœur de l’hiver, cette hausse sonne comme un énième coup de massue pour les 12 millions de personnes déjà en situation de précarité énergétique en France. Ces augmentations continues des prix aggravent non seulement les situations de précarité déjà existantes, mais elles font aussi basculer un certain nombre de ménages fragiles dans des situations plus compliquées, voire inquiétantes. 

Une enquête menée en 2023, le baromètre énergie-info, nous révèle que 79% des ménages ont baissé leur chauffage pour ne pas avoir de factures trop élevées. Et 31% déclarent avoir du mal à payer leurs factures de gaz ou d’électricité. Des chiffres en hausse par rapport à il y a quelques années… 

Au Secours Catholique, nous recevons quotidiennement des personnes qui n’arrivent pas à assumer financièrement leurs factures d’énergie. Elles se retrouvent en impayés, avec des montants plus importants encore qu’auparavant. Et face à l'inflation, de plus en plus de personnes se privent volontairement de chauffage pour ne pas se retrouver en difficulté.

Le Secours Catholique aide à sortir de la précarité énergétique

Face à l’urgence des factures d’énergies impayées, nos bénévoles peuvent par exemple aider en négociant un échéancier avec les fournisseurs d’énergie, afin d’éviter les coupures de gaz ou d’électricité. 

Mais avant tout, ils accompagnent les personnes en difficulté dans leurs démarches d’accès aux droits. Car des solutions existent ! Certaines de nos équipes guident notamment les personnes dans les demandes de subvention pour la rénovation énergétique de leur logement. Tout au long du parcours de rénovation, nos bénévoles sont là en soutien psychologique. Nous expérimentons cet accompagnement depuis 2019 dans le programme « 1DigneToit », avec le Réseau Eco-Habitat et l’Agence Nationale de l’Habitat. Ce programme a permis de démontrer l’importance de l’accompagnement tout au long du chantier de rénovation. Il a aussi permis de confirmer que le reste à charge était trop important pour les plus précaires.

La lutte contre les passoires énergétiques est essentielle et nous nous réjouissons des avancées importantes obtenues en matière de financement et d’accompagnement des travaux de rénovation énergétique. Mais il est important de rappeler que, en attendant la fin des travaux, les personnes ont encore besoin d’aide pour payer leurs factures. 

C’est pourquoi nous alertons et demandons depuis plusieurs années une revalorisation du chèque énergie, et un élargissement du nombre de bénéficiaires aux 30% des ménages les plus pauvres.

C’est une bonne articulation entre les aides d’urgence et un accompagnement dans la durée qui permet aux personnes de sortir de la précarité énergétique. En les aidant à retrouver un logement digne, nous leur permettons  aussi, de retrouver leur dignité !