C’est dans l’adversité qu’on mesure la force des liens, par Antoine Besson
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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LA CHRONIQUE DE GUILLAUME D’ABOVILLE - Vous connaissez peut-être l'expression "Ne vous en faites pas, j’ai tout prévu, c’est sous contrôle !" Mais est-ce possible de prévoir quand on n’a rien ? Guillaume d'Aboville, directeur général d'Enfants du Mékong, nous raconte la vie d'une famille des hauts plateaux du Vietnam.
Lors d’une visite d’une famille Bahnar dans les hauts plateaux du Vietnam, on arrive dans un village excentré, loin de tout. Les routes en terre sont encore plus chaotiques après la saison des pluies. Les maisons sont en bambous tressés pour murs, et tôle ondulée pour plafond ; la terre craquelée par le soleil fait office de sol. La maison comporte souvent 2 pièces : celle où l’on vit, discute, dort, mange, étudie tous ensemble. Et un petit bout au fond où tout est noirci par les fumées de charbon de bois pour cuisiner. C’est souvent là où on observe la prévoyance de ces familles : quelques billets de Vietnam dongs glissés entre 2 bambous tressés, 2 gros sacs de riz de 50kg, 2 poules, 2m² de potager sauvage. Et c’est tout.
Aujourd’hui, c’est fête, on a tué le veau gras. Et non, même pas, on mangera un des deux poulets. Et demain ? Demain est un autre jour. Aujourd’hui, on se réjouit car on fait honneur aux visiteurs. Délicatesse ultime, générosité démesurée, absence de prévoyance ? Notre monde actuel anticipe, prévoit. Puis mesure, contrôle, corrige. Cette tendance compulsive rassure. On dort mieux. On le dit d’ailleurs : « Prévoir, c’est gouverner. »
Difficile quand on n’a rien en effet. Sauf si on y ajoute 2 ingrédients :
Le premier, c’est la CONFIANCE. Confiance en l’autre, en l’avenir, en Dieu.
Hier, par exemple, Enfants du Mékong a été appelé par des sœurs vietnamiennes dans le Dak Lak dans les hauts plateaux du Vietnam. Elles ont ouvert un petit foyer très simple pour 7 jeunes issus de minorités ethniques. Les familles n’ont rien. Les sœurs non plus.
« Ma sœur, vous sollicitez l’aide d’Enfants du Mékong pour aider ces jeunes pour assurer la vie du foyer et payer leurs études ; comment faites vous si vous nous disons non ? ».
Grand sourire de la sœur : « on a confiance car notre mission pour les jeunes est nécessaire ».
Alors, prévoyance, ou confiance ? Le deuxième ingrédient, c’est de voir loin : l’éducation, clef pour celui ou celle dont les parents ne savent ni lire ni écrire.
Prévoyance ET confiance : « savoir pour prévoir, afin de pouvoir » disait Napoléon. Ces 7 jeunes du foyer à Dak Lak ont confiance en leur futur parrain ou future marraine Enfants du Mékong ? Nous aussi. Si vous en sentez l’appel, rdv sur enfants du mekong.com !
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.
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