Les récentes manifestations mettent en avant la ferveur populaire et les cortèges qui sont conduits dans tout le pays, mais aussi l'engagement de la jeunesse dans ces manifestations contre la réforme des retraites et dans les différents mouvements sociaux. Pourquoi les jeunes se mobilisent-ils ?
"Nous sommes une génération qui va assez mal, on a vécu Parcoursup, la réforme de l’éducation, le confinement, et tout cela a provoqué des vrais soucis de problèmes mentaux" explique Hugo Prévost, secrétaire national de L’Alternative, une fédération de syndicats et d’associations étudiantes. Si beaucoup se demandent pourquoi la jeunesse est présente dans les cortèges de manifestations contre la réforme des retraites, les syndicats expliquent l’inquiétude qui taraude la jeunesse. "Nous sommes très mobilisés contre la réforme car nous avons des parents, de la famille et nous sommes inquiets pour eux" avoue Hugo Prévost. "Le gouvernement utilise cette réforme comme mère des réformes donc la société en a fait la mère de ses batailles" ajoute Hugo.
Les syndicats continuent d’appeler les jeunes à se mobiliser contre cette réforme, mais aussi contre des sujets de société globaux. "On peut se faire entendre, et nous voulons que la mobilisation s’intensifie, aussi bien contre la réforme des retraites que pour la réforme des bourses et surtout lutter contre la précarité étudiante" insiste Hugo Prévost.
"Les retraités manifestent alors que ça ne les concerne plus, pourquoi les jeunes n’auraient-ils pas le droit de soutenir le mouvement" défend Maëlle Nizan, chargée des enjeux de société à la FAGE, la fédération des associations générales étudiantes. Elle condamne l’infantilisation qui peut être faite auprès de la jeunesse souvent considérée comme illégitime, mais aussi décrédibilisée. "Notre avis est sans cesse remis en question et ce n’est pas normal, les jeunes sont capables de réfléchir et d’avoir un avis sur les politiques de notre pays" insiste-t-elle.
Elle complète son propos en avouant que les syndicats étudiants n’ont reçu aucune considération de la part du gouvernement. "Ils n’ont pas daigné nous recevoir" déclare-t-elle. Pour Hugo Prévost, cette génération est très active politiquement. "Quand la jeunesse se bat, c’est qu’elle a une conscience citoyenne aiguë" note Hugo. "Il y a une colère sociale grandissante, et quand on a l’impression de ne pas être entendu, on cherche une porte de sortie" avoue Maëlle Nizan.
La FAGE et L'Alternative œuvrent principalement contre la précarité des étudiants et la revendication de leurs droits, mais organisent aussi les cortèges de manifestants. C’est une véritable organisation intersyndicale qui s’opère pour faire entendre les différentes mesures souhaitées par le peuple, mais aussi ici, par les étudiants. "On encourage les étudiants à participer aux manifestations, et on s'occupe de l’encadrement, on fait en sorte qu’il n’y ait pas de débordements et que tout se passe bien" explique Maëlle Nizan. La FAGE tient le rôle de porte-parole des étudiants français auprès des instances et des médias pour faire entendre leurs droits et apporter des solutions.
L'Alternative, quant à elle, organise des actions sur le terrain avec des distributions alimentaires, dont une qui a été organisée ces derniers jours devant l’Assemblée nationale. Elle participe à une mobilisation sur l’ensemble du territoire avec la présence du syndicat sur 13 campus partout en France et aide aussi individuellement les étudiants les plus précaires.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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