Pas-de-Calais
LA CHRONIQUE DU SECOURS CATHOLIQUE - En début d’année, la Réunion a été touchée par le cyclone Bélal. Le Secours catholique est parti à la rencontre des personnes victimes des catastrophes climatiques.
J’ai récemment pu me rendre à la Réunion pour rencontrer les habitants sinistrés et les équipes qui les ont aidés à se reconstruire. Depuis deux mois, c’est un très beau réseau d’entraide et de fraternité qui a apporté à la population de l’écoute et une attention particulière aux besoins matériels d’urgence.
Avec peu d’acteurs associatifs sur le territoire de la Réunion, l’action du Secours Catholique a été très attendue. Une équipe dédiée et une trentaine de bénévoles sont rapidement allés vers les plus pauvres et les plus isolés. En priorité pour créer du lien, notamment avec les personnes âgées, ou celles vivant loin des côtes.
Après le passage du cyclone, il a fallu attendre 10 jours pour que le courant soit rétabli. Beaucoup ont perdu la nourriture qui était stockée dans leur frigo ou congélateur. Et pour les plus pauvres, il était impossible d’attendre de toucher le RSA pour faire des courses et pouvoir se nourrir. Nos équipes ont donc passé des conventions avec les petits commerçants pour que chacun puisse se réapprovisionner facilement et soutenir en même temps l’économie locale.
Plus de 250 familles ont ainsi pu être accompagnées. Au-delà des aides matérielles pour reconstruire les logements, c’est l’écoute qui reste essentielle pour toutes les personnes ayant traversé un épisode aussi traumatisant.
Dans le Pas-de-Calais aussi, l’écoute est centrale. Certaines personnes ont subi jusqu’à six vagues d’inondations en quelques mois. C’est une situation épuisante. Nos bénévoles vont à la rencontre des habitants pour les encourager à parler de l’événement et évaluer dans quel état psychologique ils se trouvent. Ce temps d’échange permet aussi de voir où ils en sont dans les démarches pour retrouver leur logement et une vie normale.
Au total, ce sont 400 familles qui ont pu être écoutées et soutenues, quel que soit leur environnement, ou classe sociale. Même si on a les moyens de la reconstruction, l’événement peut être réellement traumatisant. Et il y a un vrai besoin d’écoute et de réconfort. Certains nous disent : “Vous êtes bien les premiers à venir prendre de nos nouvelles.” Il est vrai que le Secours Catholique est la seule association qui, dans des situations d'urgence, fait cette démarche de soutien dans la durée, jusqu’à ce que les personnes retrouvent leur équilibre moral et matériel.
Face à ces phénomènes qui sont les conséquences évidentes d’un dérèglement climatique. notre humanité a besoin d’un sursaut. Car ce sont les plus fragiles d’entre nous qui en paient le prix le plus fort. Ce sont eux qui polluent le moins et qui ont le plus de difficultés pour s’adapter et se relever.
Le Pape François nous rappelle qu’"Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale." Au Secours Catholique, nous défendons ainsi l’idée d’une transition écologique juste, qui nous permettra de protéger notre maison commune et les plus vulnérables. C’est une question urgente de justice et de paix.
Chaque jeudi, écoutez la chronique de Véronique Devise, la présidente du Secours catholique - Caritas France.
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