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Sept ans de chroniques sur RCF, l'heure du bilan - par Benoist de Sinety

Un article rédigé par Benoist de Sinety - RCF, le 5 juillet 2024 - Modifié le 5 juillet 2024
Tribunes chrétiennesSept ans de chroniques sur RCF, l'heure du bilan, par Benoist de Sinety

LA TRIBUNE DE BENOIST DE SINETY - L'été est là, c'est donc l'heure du bilan pour le père Benoist de Sinety. Face aux évènements du monde, il nous invite à se raccrocher à Dieu et à transmettre une parole libre et qui libère. Lui, qui pu parler pendant 7 ans sur RCF rend aujourd'hui grâce pour ces années. 

Benoist de Sinety - ©Hans Lucas / P. GaillardinBenoist de Sinety - ©Hans Lucas / P. Gaillardin

En juillet 2017, sur les chemins de Saint-Jacques que je commençais alors à arpenter, j'ai reçu un appel téléphonique porteur d’une question : étais-je partant pour assurer une chronique de trois minutes chaque semaine sur RCF ?

Fraternité en temps de crise

Sept ans plus tard, les crises qui secouent l’Église n’en finissent pas de blesser une parole qui devrait ne chercher à transmettre que la vie, mais qui s’embourbe de plus en plus sur la difficulté à trancher et à prendre la mesure des changements, des conversions, à accomplir.

Sept ans plus tard, notre société se retrouve pétrifiée par le spectacle de ses dirigeants qui s’accrochent, vieillards têtus, à leurs pouvoirs comme à Washington, ou qui, plus proches, semblent jouer avec nos destins pour consoler le leur d’être si mal aimé.

Sept ans plus tard, il y a aussi, au cœur de la morosité et de la sinistrose, les appels puissants de l’Esprit qui font jaillir le désir de devenir disciples de Jésus et d’avancer sur un chemin sacramentel du cœur de plus en plus d’hommes et de femmes. 

Sept ans plus tard, il y a cette formidable demande pour une fraternité qui porte l’oxygène dont notre monde manque tant, où plus personne n’arrive à respirer.

Reprendre notre dialogue intérieur 

Les évènements se succèdent, sur l’antenne comme sur l’écran. Nous pouvons nous contenter de n’en être que spectateurs et nous courrons alors le risque d’une tristesse ineffable, d’une mélancolie mortelle. Nous pouvons chercher à les contraindre, mais nous ne sommes pas des dieux, et les plus jupitériens semblent de nos jours bien en peine d’y changer quoi que ce soit. 

Il reste toujours possible cependant de descendre en nous-mêmes et de poursuivre ce dialogue, peut être mis en pause depuis pas mal de temps, avec ce Dieu auquel nous croyons et dont Jésus nous révèle qu’il est le visage d’un amour donné à chacun et à tous. Non pour nous réfugier hors du temps : il ne nous appelle pas sur l’Olympe, mais plutôt à demeurer là où nous sommes afin de lui permettre d’y demeurer aussi. Chercher à y voir clair, à discerner, à comprendre où, comment et pourquoi m’engager comme chrétien et comme homme. Aucun de nous ne peut changer le monde. Mais chacun peut y relever ce qui, devant lui, tombe en ruines.

Une parole libre et libératrice

Sept années ont passé, cycle de sagesse. Il faut bien s’arrêter un jour de parler et de parler encore, au risque de redire toujours les mêmes choses et de fatiguer tout le monde. Nous devons transmettre une parole libre et qui libère. Il nous faut le faire librement, en vérité, sans peur. J’ai eu cette liberté sur l’antenne de RCF et j’en rends grâce ainsi que pour les animateurs avec lesquels j’ai eu la joie de travailler, ces matinaliers qui dorment peu et nous réveillent chaque jour. 

La parole est l’oxygène de notre monde. Sans elle, c’est la mort. Quelle responsabilité pour ceux qui doivent en faire usage... Combien avons-nous à grandir ensemble dans la compréhension de cette responsabilité ! Mais que cela ne soit pas un frein pour notre désir de l’exercer, au contraire ! Il y en a tant, tout autour, qui ne l’utilisent que pour leur propre justification ou pour affermir leur autorité... Que nous puissions choisir cet usage-là de la parole qui oxygène, libère, relève, dans l’aujourd’hui quotidien, afin que se manifeste la vie de Dieu promise à chacun.

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