"À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas"
Méditation de l'évangile (Lc 11, 29-32) par la pasteur Magalie Girard
Chant final: "Mon refuge est en toi" par la communauté des Béatitudes
En ce temps-là,
comme les foules s’amassaient,
Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle cherche un signe,
mais en fait de signe
il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l’homme
pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera
en même temps que les hommes de cette génération,
et elle les condamnera.
En effet, elle est venue des extrémités de la terre
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis
en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas.
Source : AELF
Comment toute une génération peut elle être mauvaise?
Est-ce une généralité de colère de la part de Jésus ou bien a-t-il la volonté, en les rudoyant, de provoquer un changement de mentalité chez ses interlocuteurs ?
Pour y parvenir il y a l'exemple, la prédication, l’enseignement, les gestes forts...Or précisément Jésus vient d’être critiqué pour une guérison dans laquelle certains voient l’action du malin ! Sa réponse est alors cinglante : elle dénonce l’attentisme et l’hypocrisie de beaucoup.
Nous savons combien peuvent être nombreux et fatiguants les sceptiques, les critiques du
moindre détail, s'attardant sur la forme plutôt que le fond d'un message parce qu'il les dérange.
Ils attendent un signe...ils attendent que d’autres, que l'Etat, décident pour eux, les force à
changer. Jésus dénonce cette hypocrisie car ils savent bien au fond d'eux, ses interlocuteurs
qui ils ont en face d'eux. Ils savent mais continuent d'attendre un signe indubitable qui les oblige à agir. Ils savent mais refusent de croire, de faire le pas de confiance et ils « cherchent un signe » nous dit Jésus.
A ses yeux c’est un comportement qui condamne cette génération, la sienne, à
attendre, attendre....ce qui est pourtant déjà là.
Car le problème ce n’est pas tant d’attendre un signe que d’attendre « Tu ne me chercherai pas si tu ne m'avais pas déjà trouvé » dira plus tard Blaise Pascal inspiré par Bernard de Clairvaux
On pourrait dire ici « vous ne me cherchez pas, vous refusez de me trouver! ». N’y en a-t-il pas en nous, c’est vrai, en chacun, chacune, de ces domaines de nos vies dans lesquels nous
refusons d’avancer, de passer à l’action parce qu’il est plus confortable, plus rassurant de ne
pas être sûr, de chercher encore ou pire parce que nous n’avons pas le courage d’accepter ce que nous savons déjà. Par manque de force, par manque d’encouragement nous ne parvenons pas ou ne voulons pas faire le premier pas et nous attendons comme un coup d’envoi...
Mais pour nous, il est déjà donné, nécessaire et suffisant, ce signe est donné une fois pour
toute ou pour tous : c’est Jésus, le Christ qui nous libère pour toujours de toute condamnation, même les siennes, de toute crainte, de tout attentisme. Notre génération ne remettra pas à demain ce qu’elle peut faire aujourd’hui pour changer de manière de vivre, pour ouvrir cœur et esprit à la présence de Christ. Là aussi, chaque petit geste compte, chaque minute que nous lui consacrons nous converti un peu plus et converti notre monde, notre génération.
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