Quel est le sens de la messe ? La messe dominicale est-elle obligatoire ? Le Père Matthieu Thouvenot, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Fourvière, nous éclaire sur ces questions.
"Ita missa est" : par ces mots, à la fin de la messe, le prêtre envoyait les fidèles en mission. C’est de ce mot latin missa que vient celui de messe. Une célébration à laquelle les chrétiens sont invités chaque dimanche, en référence aux commandements de l’Ancien Testament.
"Le dimanche, c’est le jour du Seigneur et l’un des commandements est d’honorer le jour du Seigneur, explique le Père Matthieu Thouvenot, au micro de Pauline de Torsiac. Le premier commandement est d’adorer Dieu et Dieu seul. Le problème, c’est que Dieu on ne le voit pas. Pour y penser, pour se souvenir que nous avons un Créateur qui prend soin de nous, on change de rythme un jour sur sept, on arrête de travailler et on se rend disponible pour prier davantage et pour se rassembler avec d’autres chrétiens".
Source et sommet de la vie chrétienne - une expression qui a émergé pendant le concile Vatican II, la messe est l’origine de tout et en même temps l’aboutissement de tout. "Nous en avons absolument besoin pour vivre. C’est la source de notre vie chrétienne donc si on veut avoir une vie chrétienne, il faut qu’elle soit alimentée par une source : l’Eucharistie. On peut par ailleurs envisager que notre vie est une randonnée dans la montagne où nous visons un sommet. Avec l’Eucharistie, je touche déjà le sommet puisque je touche quelque-chose d’éternel… La messe est la mise en présence de ce qu’il s’est passé à la croix et à la résurrection il y a 2000 ans et en même temps cela me projette déjà dans l’éternité avec la présence de Jésus et la résurrection qui n’est pas seulement pour Jésus mais pour nous tous".
"Quand on participe à la messe, on participe à la résurrection, en recevant le corps de Jésus ressuscité." Jésus nous y a invités par ces paroles : "Si vous ne buvez pas mon sang, si vous ne mangez pas mon corps, vous n’aurez pas la Vie en vous". Une nourriture spirituelle qui nous permet d’avoir une vie complète, pas simplement matérielle et physique
Une messe ne se vit pas seul, mais entouré d’une communauté de chrétiens. "Quand l’assemblée se rassemble pour célébrer la messe, elle constitue le corps du Christ. On s’en rend compte quand on encense pendant la messe parce qu’il y a un moment où l’assemblée elle-même est encensée car elle est elle-même le corps du Christ et qui célèbre", précise le Père Thouvenot, qui rappelle que la religion chrétienne est celle de l’incarnation, Dieu décidant d’arriver dans la vie matérielle. "Une logique qui est déclinée jusque dans l’Eucharistie où Dieu va jusqu’à se faire morceau de pain qui est son corps".
Lors de la première partie de la messe, en écoutant les lectures du jour, le fidèle est nourri spirituellement, intellectuellement. "La parole de Dieu a une efficacité par elle-même. Quiand on l’entend, quand on l’écoute vraiment, elle transforme", assure le Père Matthieu Thouvenot, qui évoque aussi le perpétuel appel à la conversion.
Si la Parole de Dieu n’a pas changé, chacun d’entre nous change dans sa vie, et tous les trois ans, on peut donc écouter des textes d’une façon différente. "Dans les textes qui sont dits, Dieu va pouvoir donner à la personne qui écoute ce dont elle a vraiment besoin à ce moment-là. C’est à nous de faire attention. Et je constate souvent que l’Esprit Saint fait son travail !", observe le prêtre.
Faut-il alors aller à la messe tous les dimanches ? "Je pense que participer à la messe chaque dimanche est une nécessité vitale pour la vie chrétienne, affirme le Père Matthieu Thouvenot. C'est comme la nourriture. On peut ne pas voir l'importance de la messe, ne pas en éprouver physiquement et spirituellement la nécessité, il n'empêche qu'on en a besoin.
Avant tout, c'est une invitation de Jésus, c'est même un impératif : "Faites-cela en mémoire de moi". Parfois on n'éprouve pas le besoin, cela ne veut pas dire que l'on n'en a pas besoin. Chacun est responsable de sa vie chrétienne, de penser à ses différents besoins et de les honorer. Si je dis que je crois en Dieu et en Jésus, logiquement j'écoute ce que dit Jésus. Je sais alors que j'ai besoin de Le recevoir et je prends mes dispositions pour."
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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