En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
Source : AELF
« Aimez vos ennemis. » Telle est sans doute l’exigence évangélique la plus difficile à vivre. Entendons-nous bien … Aimer ses ennemis, ce n’est pas transformer ses ennemis en amis. Ce serait une hypocrisie facile. Et il n’y aurait aucun mérite à aimer ses amis. Non, l’ennemi, c’est quelqu’un dont on combat l’idéologie ou la mise en œuvre du projet, parce qu’elle est contraire à nos valeurs. Aimer l’ennemi, c’est le respecter dans ce combat mené contre lui, en refusant toute violence d’ordre verbal ou physique.
Pourquoi respecter l’ennemi ? Parce qu’il a, lui aussi, la dignité de fils. La Bonne Nouvelle de Jésus, c’est l’annonce d’un Dieu Père. Et la seule manière da la manifester ici-bas, c’est de vivre en frère avec les autres hommes. Confesser « Dieu Père », c’est considérer son prochain comme « un frère. » Aimer Dieu et aimer son prochain relèvent de la même démarche. Comme le dit st Augustin, il n’y a pas deux amours. Mais, poser un geste de fraternité à l’égard du proche qui partage modes de pensée et de vie, c’est facile … « Même les païens en font tout autant. » Par contre, poser un geste de fraternité à l’égard de l’ennemi prend toute sa signification.
La différence entre le frère et l’ami, c’est qu’on choisit ses amis, mais non ses frères. On peut être en conflit avec ses frères, mais l’important, en ces temps d’opposition, c’est de toujours se respecter, car on sait provenir de la même origine. Voilà pourquoi la Bonne Nouvelle d’un Dieu Père se révèle être le meilleur antidote contre la violence entre les hommes. Elle pose la dimension sacrée de toute vie humaine.
« Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme » disait de Jésus le cardinal Decourtray.
Puissions-nous aujourd’hui, à l’heure où circulent dans les réseaux sociaux tant d’insultes de tout genre, rester fidèle à ce message évangélique en ne cessant de prodiguer le respect, même à l’égard de ceux qui ne partagent pas nos idées !
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