Ambroise de Milan était évêque de Milan de 374 à 397.
Sa vie
Ambroise est né à Trèves en 339 d’une famille chrétienne.
A la mort de son père, sa mère le conduisit à Rome alors qu'il était encore jeune homme, et le prépara à la carrière civile, lui assurant une solide instruction rhétorique et juridique. Ambroise, à 25 ans, devient comme son père, haut fonctionnaire romain dans l'administration impériale.
En 374, il intervient pour rétablir l'ordre lors de l'élection du successeur de l'évêque de tendance arienne, Auxence. Il n'est pas encore baptisé, mais les deux partis vont le choisir comme évêque de Milan. Son diacre Paulin raconte l'épisode ainsi :
Il vint à Milan alors que le siège épiscopal était vacant ; le peuple s'assembla pour choisir un évêque : mais une grande sédition s'éleva entre les ariens et les catholiques sur le choix du candidat ; Ambroise y vint pour apaiser la sédition, quand tout à coup se fit entendre la voix d'un enfant qui s'écria : « Ambroise évêque. » Alors à l'unanimité, tous s'accordèrent à acclamer Ambroise évêque.
Au dire de Paulin, il recourut, pour faire avorter ce projet, à cinq procédés successifs : il tenta de s'évader de Milan à cheval, mais il perdit son chemin et, au petit matin, se retrouva à son point de départ. ; enfin, il se cacha dans une propriété de son ami Leontius.
Finalement on le retrouve, il est gardé à vue par le peuple. Il est baptisé et consacré évêque. 8 jours après son baptême ! Mais il est complètement démuni de toute formation théologique. Il étudie sans relâche. Très humble il commence par s’excuser d’oser une telle entreprise.
Il lit les pères grecs notamment Origène et sa manière de lire la Bible dans la prière, ce qu’on appellera en Occident la lectio divina : l’écoute du-dedans, l’assiduité dans la lecture, dans une attitude priante, pour ruminer et accueillir réellement dans son cœur la Parole de Dieu :
"Procurons à notre esprit cette nourriture qui, bien mastiquée et devenue comme une farine par une longue méditation, donne force au cœur de l'homme, comme la manne céleste [...]".
Ambroise se consacra complètement à son ministère et renonça à tous biens, richesses et plaisirs.
Avec l’aide du prêtre Simplicien, il acquit une profonde connaissance de la philosophie et des Pères grecs (en particulier d’Origène) et s’engagea avec fougue 25 ans durant dans la défense de la foi orthodoxe contre l’arianisme.
Milan était devenu depuis 381 la résidence de l’empereur d’Occident, la métropole où se décidaient toutes les affaires ecclésiastiques des diocèses d’Italie, de Pannonie, de Dacie et de Macédoine.
Saint Ambroise s’endormit le Samedi Saint, le 4 avril 397. Dans le rit romain comme dans le rit byzantin, saint Ambroise est fêté au 7 décembre, date à laquelle il devint évêque de Milan.
Le rite ambrosien
Ambroise a organisé la liturgie de son Eglise de Milan selon un rite très proche de celui des liturgies orientales, d’Antioche ou de Constantinople.
Au témoignage de Paulin, son diacre & secrétaire, nous savons qu’il a introduit dans l’Eglise la psalmodie antiphonée comme en Orient à Antioche : deux chœurs chantent les psaumes en dialoguant en alternance verset par verset.
Il compose des hymnes qu’il fait chanter au peuple, là encore sur le modèle de ce qui se pratiquait en Orient.Plusieurs de ces hymnes sont encore chantées aujourd’hui. Par exemple Aeterne rerum conditor, Deus creator omnium, Iam surgit hora tertia et Veni redemptor gentium.
Musique
Ambroise considère que le chant du peuple est par lui-même une théologie:
On dit que le peuple a été comme ensorcelé par le charme de mes hymnes ", répondait-il aux ariens qui l'accusaient. " Il en est bien ainsi, je ne le nie pas. C'est un grand charme, le plus puissant de tous. Qu'y a-t-il en effet de plus puissant que de confesser la Trinité qui, chaque jour, est exaltée par la voix de tout le peuple ?"
Dans deux traités célèbres, De Mysteriis et De Sacramentis, saint Ambroise explique aux catéchumènes les sacrements de l’initiation chrétienne : baptême, chrismation et eucharistie, et donne incidemment des détails sur la façon dont ces sacrements étaient administrés à Milan.
Le rit ambrosien actuel conserve de nombreux traits décrits par ces ouvrages.
Le pasteur et l’écrivain
Ambroise initia un grand nombre de païens au mystère du christianisme, en particulier par ses sermons publics. Le plus célèbre de ses disciples fut Augustin d’Hippone qui, grâce à l’évêque de Milan, put se détourner du manichéisme et, fut baptisé par Ambroise lui-même.
Ambroise fut un pasteur dans toute la plénitude du terme: défenseur des pauvres, père spirituel, défenseur de la justice, missionnaire.Il portait aussi son attention sur le moindre de ses fidèles.
Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise.
“Il est assiégé par la foule des pauvres, au point qu'on arrive difficilement jusqu'à lui ». Lorsqu'Ambroise n'était pas en entretien avec ces personnes, (et cela ne se produisait que très rarement), il nourrissait son esprit avec des lectures.”
Malgré ses multiples activités, Ambroise composa de nombreux ouvrages, principalement exégétiques et moraux, dans lesquels il manifeste une vaste culture, tant sacrée que profane, et qui contribuèrent grandement à la diffusion de la doctrine des Pères grecs dans le monde latin.
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