Sainte Angèle Merici est fêtée le 27 janvier dans l’Église universelle.
Angèle est née dans le nord de l’Italie, dans la petite ville de Desenzano, sur les rives du lac de Garde, probablement en 1474.
Entre 1490 et 1492, elle perd successivement sa mère, sa sœur aînée et son père. Orpheline de père et de mère à 18 ans, elle est recueillie par son oncle maternel. Dans cette famille aisée, Angèle est traitée comme une domestique.
On commence à penser à la marier. Cette perspective ouvre les yeux d’Angèle : elle ne veut pas se marier, elle veut appartenir au Christ seul. Comment ? Elle n’est pas attirée par la vie contemplative dans un couvent, seule vie consacrée féminine accessible à cette époque.
Angèle devient tertiaire franciscaine, entre autres pour pouvoir recevoir la communion plus souvent.
Une fois adulte, Angèle revient dans sa maison natale et mène une vie de paysanne de son temps. C’est alors qu’elle a la révélation de sa vocation. Elle comprend qu’elle va être appelée à fonder dans la ville voisine de Brescia une compagnie de vierges. Cependant, Angèle continue sa vie cachée de paysanne. Elle approfondit sa vie spirituelle. Elle prie et elle attend son heure. C’est une femme d’écoute et de bon conseil. Tout le monde apprécie sa « piacevolezza », son amabilité à l’égard de tous.
Ce temps d’enfouissement va durer une vingtaine d’années, entre 1493 et 1516. Ce sont des années troublées par la guerre et ses horreurs.
En 1516, la guerre se termine. C’est à ce moment-là que le directeur spirituel d’Angèle, un père capucin, l’envoie à Brescia pour aider Catarina Patengola, une riche et pieuse patricienne qui a perdu son mari et ses enfants dans la guerre qui vient de se terminer. Au bout d’un an, sa mission est terminée, mais elle décide de rester à Brescia.
Le dernière partie de la vie d’Angèle est marquée par différents pèlerinages : en Italie et même en Terre Sainte. C’est au mont Calvaire à Jérusalem qu’elle reçoit l’intuition spirituelle de la fondation de la Compagnie de Ste Ursule.
Dans sa ville de Brescia, Angèle déploie une activité apostolique incessante mais discrète. Les gens viennent naturellement vers elle. Sa sagesse est telle qu’elle devient la conseillère de toute la ville et au-delà. Le duc de Milan, Francesco Sforza, devient son ami et recourt fréquemment à ses conseils. Une des spécialités d’Angèle est de réconcilier des ennemis ou d’apporter la paix dans les familles en dispute. Elle est tellement appréciée que les habitants de Brescia l’appelle leur Mère, Mère Angèle – alors que, je vous le rappelle, elle est une simple laïque célibataire, tertiaire de saint François.
Ce n’est que vers l’âge de 60 ans, que la Compagnie dont elle a reçu les prémisses dans sa jeunesse prend forme. La fondation officielle a lieu le 25 novembre 1535. Elles sont 28 à participer à une messe à la suite de laquelle elles signent un registre indiquant leur appartenance à la Compagnie de Sainte Ursule qui est absolument révolutionnaire pour son temps.
Du temps d’Angèle, la vie religieuse féminine était confinée dans des couvents. N’oublions pas non plus que les femmes de l’époque n’avaient pas de droit. Elles dépendaient entièrement de leur père, de leur famille, de leur mari ou de leur couvent. Mais les couvents sont en décadence et en plus, il faut une dot pour y entrer.
À partir de son expérience personnelle, Angèle invente alors ce qu’on peut appeler dans les termes d’aujourd’hui « la vie consacrée dans le monde ». Les filles de sainte Angèle continue de vivre dans leur famille. C’est là, dans leur milieu de vie quotidienne, qu’elles sont appelées à devenir les épouses du Christ. C’est totalement révolutionnaire pour l’époque.
Angèle propose à ses filles de vivre dans le monde sans être du monde. En ce sens, Angèle fait œuvre de précurseur :
Nous voyons ici un magnifique exemple de la force du témoignage de sainteté : Angèle, une paysanne de la Renaissance, une femme dans une société où les femmes n’avaient pas les mêmes droits que les hommes, est arrivée à proposer et à faire accepter un modèle nouveau qui donnait aux femmes de son temps la possibilité d’une vie donnée à Dieu dans le monde. Cela ne peut s’expliquer que par le témoignage de sa sainteté qui a impressionné ses contemporains et le pape lui-même.
En fait, peu à peu, les Ursulines ont commencé à vivre ensemble dans les mêmes maisons. Le Concile de Trente (1545-1563) oblige les filles d’Angèle à devenir un ordre religieux. Elles sont regroupées dans des couvents. Elles ont donc cessé de vivre dans le monde et elles sont devenues des religieuses. Mais elles continuent de vivre selon la spiritualité de leur fondatrice, sainte Angèle Merici. Aujourd’hui, il y a une quarantaine de congrégations religieuses qui se réclament de la spiritualité de sainte Angèle. Comme leur mère fondatrice, les Ursulines se consacrent à l’éducation et à l’enseignement.
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