Aumonerie de prison en Meuse

 

 

Pierre Claverie

« Où serait l’Eglise du Christ si elle n’était pas au pied de la croix ?

Tout le reste n’est que poudre aux yeux ».

 

Les lieux de détention sont des lieux au pied de la croix.

Il ne s’agit pas pour nous de prétendre être sur la croix ; seul le Christ y est.

            Ce n’est pas nous qui descendons aux enfers,

            mais nous devons être au pied de la croix pour que le Christ puisse y descendre.

C’est une place difficile, humble, exigeante.

Nous ne sommes pas là pour sauver les personnes détenues,

            mais nous pouvons au moins les humaniser.

« Le Christ ne peut diviniser ce que l’homme a humanisé » Pape François.

 

La mission de l’Eglise est de pouvoir se tenir en des lieux de fracture de l’humanité

            et les fractures sont nombreuses en prison

            (famille, quartier, professionnel, le rapport à la culpabilité…)

Au nom des bras étendus du Christ, nous sommes appelés à réunifier ces lieux fracturés.

 

Par notre baptême, il s’agit de refuser que quiconque soit exclu de l’annonce de l’Evangile, d’une proximité d’humanité, de ne pas choisir entre les justes et les injustes.

 

Quand Jésus est présenté à la foule par Pilate, il est dit « voici l’homme ».

Il y a quelque chose de similaire entre le Christ et celui qui est mis au ban.

Si l’Eglise n’est pas dans les lieux de fracture, tous les autres lieux risquent d’être illusoires.
Ce qui se passe dans ces lieux donnent du crédit à tout le reste.

 

La prison est la manifestation d’un lieu d’échec et il faut des personnes qui y tiennent une espérance au nom du Christ. L’Eglise doit être là où l’humanité échoue.

« La sainteté de l’Eglise se joue par sa capacité à être hospitalière à quiconque. »

            (Christophe Theolbald).

Il faut rendre compte de l’hospitalité du Christ à tout être humain, ce qui n’est pas une excuse à ce qu’il a pu commettre.