La vie éternelle est au cœur du message chrétien. Et pourtant, "un certain nombre de catholiques n'y croient qu'à moitié", constate le P. Michel Wackenheim, invité de Christophe Henning.
"Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais." (Jn, 11, 25-26)*
La vie éternelle est au cœur du message chrétien. Et pourtant, "un certain nombre de catholiques n'y croient qu'à moitié." Même si ceux d'entre eux qui vont à la messe sont invités à dire: "Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle", lorsqu'ils récitent le Credo. C'est devant ce constat, somme toute étonnant, que le P. Michel Wackenheim a entrepris d'écrire "Qu'est-ce que la vie éternelle?" (éd. Bayard, 2017). Un ouvrage essentiel qui rappelle que croire à la vie éternelle est un acte de foi à poser - et à poser tout au long de sa vie !
"Le croyant d'aujourd'hui est très tourné - et il a raison - vers l'engagement, vers la fraternité", observe le prêtre. Il souligne pourtant, avec Martin Heidegger, que "nous sommes un être pour la vie mais vers la mort". Dans notre société où les progrès de la science avancent vitesse grand V, ne mettons-nous pas un peu vite de côté la mort? Il semble même qu'au yeux de certains la réincarnation soit plus acomodante, plus confortable à envisager. Or, "ce n'est absolument pas ça que Jésus nous dit dans les Évangiles", précise le prêtre.
Contrairement à ce que l'on croit, dire que nous sommes "corps et surtout d'âme est l'œuvre des philosophes et non des auteurs de la Bible. Le Père Wackenheim précise que les Évangiles ne parlent "jamais" d'âme mais "d'esprit". "Nous sommes un corps - un corps - et un jour ce corps sera spirituel, il sera transfiguré."
"Quand on est dans un tunnel, on n'y voit rien, mais c'est absurde de vouloir pour autant que le paysage, à la sortie du tunnel, soit le même qu'à l'entrée… Laissons l'Esprit Saint faire son travail."
Christian de CHERGÉ (1937-1996)
La mort est une sorte de passage - étymologiquement, "de Pâques". Ce que nous dit Jésus c'est que nous sommes promis à une vie qui n'aura pas de fin. Nous n'en savons pas plus: il y a là un acte de foi à poser. "Il n'y aura plus d'homme ni de femme, d'enfant ni de parent, ce ne sera pas un autre monde mais un monde autre. C'est ça notre foi de chrétien."
(*Source: AELF)
Christophe Henning reçoit chaque semaine un auteur: travail théologique, questions pastorales, dimension liturgique, vie spirituelle, dialogue des religions… Autant de questions évoquées dans un tête-à-tête direct et nourri avec l’auteur.
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