Faire bénir sa maison, célébrer la rentrée en organisant la bénédiction des cartables ou tout simplement bénir une personne, une assemblée... Cette pratique est courante pour les chrétiens et trouve sa source dans la Bible. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce une démarche spirituelle ou une forme de dévotion ? Pour en parler, Pauline de Torsiac reçoit le Père Sébastien Antoni, prêtre de la communauté des Augustins de l'Assomption et journaliste.
Dans la vie d’une personne pratiquante, la bénédiction revient souvent. Il en question lors de la messe, au moment de la célébration des sacrements. Mais aussi lors des temps forts de la vie, comme l’emménagement ou la rentrée des classes : il n’est pas rare que l’on fasse bénir sa maison ou le cartable de son enfant...
"Bénir" vient du latin benedicere qui signifie "dire du bien". "Sauf que la pratique de la bénédiction ne date pas du temps où l’Église parlait en latin", souligne Sébastien Antoni. Elle imprégnait déjà la vie du peuple hébreu bien avant Jésus. C’est même une pratique importante de la culture sémite. Au premier livre de l’Ancien Testament, dans la Genèse, Dieu crée le monde et dit "cela est bien" - le fameux tov. Bénir, c’est reconnaître ce qui est bien, c’est "évoquer le bien".
"Quand on bénit quelqu’un, c’est une manière de reconnaître la présence du Seigneur dans la vie de cette personne que l’on bénit." Aussi, lorsqu’on bénit un objet, ce n’est pas tant l’objet que l’on bénit que la personne qui le possède. De même, quand on bénit une maison, on reconnaît que dans les personnes qui vont y vivre, il y a "quelque chose de la présence de Dieu". Cette présence de Dieu, "on la reconnaît, on la manifeste, on lui rend grâce, d’une certaine manière."
"Que chaque baptisé et non baptisé puisse être en capacité de reconnaître en l’autre la présence du Seigneur, ça tout le monde peut le faire", nous dit le Père Antoni. En ce qui concerne le rituel de bénédiction au sein de l’Église catholique, il existe un "Livre des bénédictions" émis en 1988.
Qui donc doit prononcer les formules, chants et textes prévus pour chaque bénédiction ? Cela dépend de ce que l’on bénit, explique le prêtre. "Si l’on bénit une église ou un bâtiment, ce sera nécessairement un évêque." Mais c’est aussi une question "de bon sens" : une mère peut bénir son enfant en traçant un signe de croix sur son front.
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