Peut-on devenir saint en peu d'années ? Carlo nous montre que s'est possible en moins de 15 années !
À l’âge de 7 ans, il participait déjà à l’eucharistie quotidienne. À 13 ans, il a monté une exposition sur les miracles eucharistiques qui circule encore aujourd'hui dans le monde entier. Il a utilisé ses incroyables connaissances en informatique pour évangéliser. En octobre 2006, âgé seulement de 15 ans, ce garçon est mort d’une leucémie foudroyante.
À sa messe d’enterrement, au grand étonnement de ses parents, l’église était pleine et il y avait même foule au dehors, car tous n’avaient pas pu rentrer.
Une femme, atteinte d’un cancer du sein, a été guérie pendant la messe. Sa réputation de sainteté s’est alors répandue comme une traînée de poudre. Un comité s’est mis en place avec le curé de la paroisse, des prêtres de son école et d’autres personnes, pour demander l’ouverture de son procès de canonisation. Le procès diocésain a commencé en 2013 et a abouti à sa béatification le 12 octobre 2020 à Assise.
Ce garçon extraordinaire s’appelle Carlo Acutis. Il naît le 3 mai 1991 à Londres, où ses parents séjournent pour des raisons professionnelles. Les parents ne sont pas particulièrement pratiquants, mais comme beaucoup d’Italiens, ils demandent le baptême pour Carlo. On ne peut donc pas dire que le jeune Carlo est immergé dans un milieu favorable au développement de sa foi. Pourtant, il va la découvrir, entre autres, au contact des nounous qui sont chargées de veiller sur lui, et en particulier grâce à Beata, une jeune Polonaise qui s’est occupée de lui pendant quatre années. Comme le fait remarquer sa maman :
Normalement, dans les familles de saints, il y a toujours le père ou la mère qui sont exemplaires, comme les parents de sainte Thérèse, par exemple. Dans le cas de Carlo, c’est lui qui nous a amenés à la foi !
« Carlo a toujours été en avance sur les enfants de son âge », continue Antonia Acutis. « Il avait trois, quatre ans quand il a commencé à poser des questions très profondes. Il était très attiré par l’Église, Jésus, la Vierge Marie… » Clairement, il se passe quelque chose de spécial, de l’ordre de la grâce, dans le cœur d’enfant de Carlo. À l’âge de six ans, par exemple, Carlo confie à ses parents qu’il a entendu une voix intérieure qui lui disait :
Non l’amour-propre, mais la gloire de Dieu.
Même si le cheminement spirituel hors du commun de Carlo reste un mystère, de petits épisodes comme celui-ci nous montrent combien la grâce de Dieu travaille son cœur d’enfant. La grâce du baptême, reçu juste après sa naissance, se déploie en lui d’une manière toute spéciale.
À l’âge de seulement quatre ans, Carlo perd son nonno (grand-père) maternel. Peu après sa mort, il raconte en famille que ce grand-père lui est apparu pour lui demander d’intercéder pour lui parce qu’il est au purgatoire. Cet événement marque profondément Carlo et lui montre l’importance du ciel. À partir de ce moment, il prie avec ferveur pour la libération de son grand-père et, en particulier, assiste à la messe qui est selon lui « la prière la plus importante qu’on puisse faire pour aider les âmes à sortir du purgatoire ». Puis, il se donne pour objectif d’aider d’autres âmes du purgatoire, les membres de sa famille décédés, ses amis, ses professeurs, les prêtres et religieux qu’il a connus. Son âme d’enfant découvre ainsi une dimension importante de la communion des saints : par nos prières, nous pouvons aider d’autres personnes à être sauvées.
La première communion de Carlo à l’âge de 7 ans marque un véritable tournant dans sa vie. À partir de ce moment, il désire participer à l’eucharistie quotidienne. Comme la petite Thérèse en son temps, Carlo cherche une voie sûre pour aller au ciel. Cette voie, il la trouve dans l’eucharistie. Il répète souvent :
L’eucharistie est mon autoroute pour le ciel !
Cette parole extraordinaire est sans doute une des phrases qui résument le mieux sa courte vie.
Rajesh est le domestique de la maison Acutis. Il est hindou d’origine, de la caste des brahmanes. Il a connu Carlo dès l’âge de quatre ans et est toujours au service de la famille Acutis actuellement. Carlo l’appelait « mon fidèle ami, Rajesh » et son témoignage amène Rajesh au baptême et à la confirmation.
La générosité de saints comme François d’Assise ou Antoine de Padoue interpelle beaucoup Carlo qui essaie de les imiter. Il profite des occasions qui s’offrent à lui pour exercer cette charité. Un jour, par exemple, en promenant son chien, il rencontre un mendiant endormi. Il rentre alors à la maison et demande à sa grand-mère de préparer de quoi manger pour le pauvre. Puis il retourne déposer la nourriture à côté de l’homme endormi et laisse un euro de son argent de poche afin qu’il le retrouve à son réveil. Les mendiants qui l’ont connu témoignent de la délicatesse de sa générosité et nombreux sont ceux qui assisteront à ses obsèques.
Carlo est un garçon doué et un autodidacte. Il apprend, par exemple, à jouer du saxophone en achetant simplement un manuel et en s’exerçant tout seul. Mais c’est en informatique que son génie est le plus manifeste. Sa maman raconte qu’il se faisait offrir des livres d’informatiques bien au-dessus de son âge, qu’il lisait et utilisait avec son ordinateur. À l’adolescence, il crée un site web pour sa paroisse et aide même à la construction du site de l’Académie pontificale Cultorum Martyrum du Vatican. Carlo aime aussi faire avec sa caméra des petites vidéos qu’il publie sur YouTube. Juste avant sa mort, il venait de terminer le site de volontariat du collège jésuite où il étudiait.
Ce qui tient le plus au cœur de Carlo, c’est de faire connaître et comprendre l’eucharistie et c’est la raison pour laquelle il se lance dans la réalisation d’une exposition sur les miracles eucharistiques. « Selon lui, explique sa maman, c’était un excellent moyen de faire comprendre que dans l’eucharistie, c’est réellement le Corps et le Sang de notre Seigneur, que c’est vraiment lui qui vient à nous dans ce sacrement. Il voulait que les gens réalisent l’immense cadeau que Dieu nous fait en se donnant à nous dans l’eucharistie. » Carlo a terminé les derniers panneaux de son exposition, qui en compte cent quarante, peu avant sa mort. L’inauguration a eu lieu en la solennité de saint François d’Assise, le 4 octobre 2006. Carlo n’a pas pu y participer car la maladie qui devait l’emporter s’était déjà déclarée… Aujourd'hui, cette exposition est connue dans le monde entier. Elle a été traduite en de nombreuses langues et circule encore sur tous les continents.
Vers le début du mois d’octobre 2006, Carlo tombe malade. Il dit à ses parents :
« J’offre toutes les souffrances que j’endurerai pour le Pape et l’Église, pour ne pas aller au purgatoire mais directement au ciel. »
On diagnostique une leucémie de type M3, la forme la plus mauvaise de cette maladie, considérée comme inguérissable. Il est hospitalisé et meurt le 12 octobre à 6 h 45, la veille de la dernière apparition de Fatima que Carlo aimait tant.
Passionné par le ciel, Carlo est parti rejoindre son Seigneur. Aujourd'hui, son corps repose à Assise, ville qu’il a tant aimée. Il disait souvent :
Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies.
Quelle parole étonnante dans la bouche d’un adolescent de moins de 15 ans ! On dit souvent que l’adolescence est le temps du mimétisme, la période de la vie où on cherche à se distancer le moins possible du groupe, où on a peur de ne pas être comme les autres. Carlo n’a jamais été comme cela. Il est né et mort comme un « original ». Carlo nous montre que la sainteté est le seul moyen de rester l’original que Dieu a créé par amour. En effet, qu’est-ce que devenir un saint ? C’est simplement devenir toujours davantage celui que Dieu a créé, demeurer fidèle à son origine. C’est trouver son identité profonde dans le plan de Dieu sur nous. Carlo est né comme un original, il a vécu à l’écoute de Dieu comme un original et il est mort comme un original. C’est pour cela que l’Église l’a béatifié.
Certains reprochent à Dieu son silence. Or, depuis 2000 ans, Dieu nous parle par les saints. Les saints sont des messages de Dieu, des réponses de Dieu aux crises de notre temps. Pour le comprendre, mettons-nous à leur école…
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