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Ce que Jésus nous dit de Dieu

Ce que Jésus nous dit de Dieu

RCF, le 1 avril 2024  -  Modifié le 4 avril 2024

À Pâques, que les catholiques et protestants viennent de fêter, et que les orthodoxes fêteront en mai, les chrétiens célèbrent la Résurrection. C’est signe ultime que Jésus est bien le Messie, le fils de Dieu lui-même. Mais que Jésus révèle-t-il de Dieu ? D'ailleurs, que peut-on savoir de Dieu, lui qui est infiniment autre et infiniment plus grand que nous ?

Photo de Greg Rakozy sur Unsplash Photo de Greg Rakozy sur Unsplash

"Celui qui m’a vu a vu le Père", dit Jésus (Jn 14, 9). Mais que sait-on de Dieu à travers Jésus ? Que révèle-t-il de Dieu ? Pour le Père Michel Quesnel, prêtre de l'Oratoire, exégète et fin connaisseur du Nouveau Testament, c’est à travers les rencontres que Jésus a faites que l’on peut voir les visages de Dieu. Il publie "Connaître Dieu à travers Jésus - Une initiation au christianisme" (éd. Desclée de Brouwer, 2024).

"La foi n’est pas une certitude"

À Pâques, les chrétiens célèbrent la Résurrection. C’est même le cœur de la foi chrétienne. Or, "il n’y a aucune preuve rationnelle de la Résurrection", souligne Michel Quesnel. Il est donc nécessaire de considérer que "la foi n’est pas de l’ordre de la certitude" mais "de l’ordre de la relation""Ça, nous dit l’exégète, je crois que c’est très fondamental."

Qu'est-ce que ça change de dire que la foi n'est pas une idée mais une relation ? "Quand vous êtes en relation avec quelqu’un, cette relation elle est évolutive. Vous essayez de créer une confiance : de temps en temps, la confiance elle baisse un peu, de temps en temps, elle se renforce." Ainsi se passe la relation que chacun peut intimement avoir avec Dieu au long des jours.

Il y a du mouvement dans la foi, et "le doute fait partie de l’attitude du croyant". "Si vous n’avez que des réponses, il y a quelque chose de fondamental dans votre positionnement qui ne fonctionne pas." Comme l’a dit le philosophe Maurice Blanchot, "la réponse est le malheur de la question" !

 

Dieu est toujours au-delà de ce que l’on peut en connaître ou en concevoir

 

Que peut-on savoir de Dieu, cet "inconnu" ?

D’ailleurs, le Dieu des chrétiens est "le Dieu inconnu", comme le nomme Michel Quesnel. "Parce que finalement on ne le connaîtra jamais totalement, il est infiniment différent de nous et plus grand que nous." Pour les chrétiens, on ne peut dire : Dieu est ceci ou cela car il est "au-delà de tout". "Finalement, Dieu est toujours au-delà de ce que l’on peut en connaître ou en concevoir".

Comment donc être en relation avec Dieu si on ne sait pas qui il est ? C’est en lisant les évangiles et en méditant les rencontres que fait Jésus que l’on peut découvrir "les visages de Dieu". Pour Michel Quesnel, il n’y a qu’un verbe qui puisse être associé à Dieu : "aimer" - mais il lui préfère le mot grec "agapè" car en français, on peut aimer aussi bien le chocolat qu’un ami !

L'amour de Dieu est "totalement désintéressé". "Dieu n’aime pas d’abord des gens capables de lui rendre un amour comparable à celui qu’il leur offre. Il aime aussi des gens qui sont dans des situations de manque, des situations de pauvreté, dans des situations d’humilité." Et cela, ce sont les évangiles qui nous le révèlent à travers les rencontres que fait Jésus.

 

Les rencontres de Jésus

Dans son livre "Connaître Dieu à travers Jésus - Une initiation au christianisme", Michel Quesnel a choisi seize rencontres, quatre par évangile. Parmi elles, il y a l’appel des premiers disciples dans l’évangile de Jean. Pour Michel Quesnel, elle montre "qu’il n’y a rien d’obligatoire dans le fait de se mettre à la suite de Jésus et je pense que cette liberté-là est fondamentale. Dieu nous appelle à la liberté."

Quand il partage un repas avec Matthieu, le collecteur d'impôt vu comme un traître par les Juifs, ou quand il parle avec la femme adultère… Jésus porte un regard au-delà des catégories dans lesquelles ont classe si facilement les gens. "Dieu fait miséricorde" c'est-à-dire "qu'il sait qu’il peut pardonner parce qu’il sait nous sommes capables de changer". 

Quant à la Cananéenne dans l’évangile de Matthieu (chapitre 15), elle convainc Jésus de changer d’avis. Il "est subjugué par la ténacité de cette femme", décrit Michel Quesnel. Lui qui était venu pour les Juifs, va étendre sa mission aux païens. Est-il possible que Dieu lui-même ait changé d'avis, comme cela se fait quand on est en relation avec l'autre...

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Émission Halte spirituelle © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Halte spirituelle, l'intégrale

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