« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)
Méditation par Sœur Catherine de Coster
Chant Final : "Christ est la Lumière" de Matt Marvane
En ce temps-là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
Source : AELF
Nous pouvons bien imaginer la scène de l’Evangile de ce jour. Deux cercles se sont formés : l’un pour écouter l’enseignement de Jésus, et l’autre pour accuser une femme prise en flagrant délit d’adultère et par la même occasion, tendre un piège à Jésus. L’un pour la vie et l’autre pour la mort. Le mur de la loi se dresse là, devant Jésus et autour de la femme, les deux cercles n’en forment bientôt plus qu’un.
Le piège contre Jésus est bien monté : Et toi, qu’en dis-tu ? Si Jésus prône l’indulgence, il se met en dehors de la loi de Moïse et s’il répond qu’il faut appliquer la loi, il va contre sa conscience…
Mais Jésus choisit le silence. A l’image de Moïse qui avait gravé les commandements de la loi sur la pierre, Jésus trace dans la poussière des signes fragiles que chacun devra décrypter au fond de lui-même. Il renvoie chacun à sa propre relation avec lui-même, les autres et Dieu. N’est-ce pas là le seul lieu véritable d’interprétation de la Loi ? Lorsque la Loi est lue de la sorte, elle est respect du visage de l’autre et respect de la vie.
Jésus, comme son Père, prend un grand risque, celui de laisser l’homme à son libre discernement ... Mais si nous revenons au centre de notre conscience, comme Jésus, nous retrouvons notre véritable identité d’enfant de Dieu ... Car si nous avons été déposés en ce monde, le temps d’une courte vie, ce n’est pas pour condamner nos frères en humanité, mais pour donner la vie !
Participons au salut de Dieu qui ne condamne pas mais relève les hommes. Devant le mal et le péché qui habite le cœur de toute humanité, osons, comme Jésus, nommer le mal en vérité. Mais surtout, ne condamnons pas, et donnons l’espérance et la route ! Nous pouvons toujours tomber, l’essentiel est de nous relever sans désespérer de la miséricorde de Dieu.
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