C’est le 50e anniversaire du retour à Dieu de Léontine d’Olivet

Une vocation pour faire connaître et aimer Jésus

Léontine Dolivet est née à Betton le 28 décembre 1888 et elle a été rappelée à Dieu le 14 novembre 1974. Elle a enseigné le catéchisme aux garçons de l’école publique dans les années 1900 en pleine séparation de l’Eglise et de l’Etat; alors même que l’on supprimait tout enseignement chrétien dans les écoles. Un hommage lui sera rendu dimanche prochain à Betton. Cette laïque a voué son existence à catéchiser les enfants, mission confiée aux prêtres à l'époque. 

Soixante-dix ans après, les messieurs de Betton, près de Rennes où Léontine vécut, se souviennent encore d’elle. “La dame du caté” dirait-on aujourd’hui, leur a appris les fondamentaux de la foi pour rencontrer le Christ au quotidien « avec des exercices à faire chaque jour à la maison en famille ou entre amis à l’école ». Via ces petits actes concrets, c'était aussi un moyen d'évangéliser les parents ou éducateurs souligne Marie-Anne Boever, postulatrice de la cause en béatification de Léontine Dolivet.

Sa vocation se dévoile petit à petit jusqu'à devenir très précise : « Faire connaître et aimer Jésus. Être l'instrument qui, dans les mains du Maître, Lui servira à former des chrétiens pour le temps et des saints pour l'Éternité », peut-on lire dans ses carnets. Léontine Dolivet a écrit sur sa relation à Dieu dans différents carnets intimement liés : ses carnets de retraite et ses carnets de catéchisme. Les écrits de Léontine seront d’ailleurs bientôt mis en ligne grâce au travail fastidieux de Marianne Boever.

 

Une vie simple et ordinaire

Sa vie est simple, cachée et humble. Elle a puisé chez ses parents beaucoup d'amour et les fondamentaux de sa formation chrétienne. « Ces parents aimants lui ont révélé l’amour du Christ » remarque la postulatrice. 

Adolescente, elle a déjà lu la première édition d'Histoire d'une âme, alors que Thérèse n'est pas encore déclarée sainte, et s’identifie dans la spiritualité de la jeune carmélite de 15 ans son aînée. Tout comme la petite Thérèse, elle a aussi ressenti un appel de Dieu à l'âge de 15 ans. « C'est une âme de feu, très intelligente, une personnalité riche », décrit Marie-Anne Boever, postulatrice de sa cause, et auteur de Prier 15 jours avec Léontine Dolivet (Nouvelle Cité). « Elle est tout feu tout flamme, mais à 15 ans, on a le temps de mûrir sa vocation ». Un homme la demande en mariage, mais Léontine veut devenir carmélite. Son père lui demande cependant d'attendre ses 21 ans.

 

Une vocation de catéchiste dans le monde confirmée

En 1904, les lois Combes de séparation de l'Eglise et de l'Etat interdisent aux congrégations religieuses d'enseigner. Léontine est témoin de la fermeture de « l'école des Frères » à Betton, et voit les garçons rejoindre les bancs de l'école publique, désormais dépourvus d'enseignement religieux. « Cela l'émeut, la touche », explique la postulatrice. Elle accueille alors chez elle trois ou quatre garçons pour leur enseigner le catéchisme puis se forme auprès du diocèse. Elle est vite rejointe par d'autres jeunes femmes convaincues de son projet, avec qui elle crée l'Œuvre des catéchistes de Betton. Elle va catéchiser jusqu'à cent élèves par an. 

Elle comprend enfin, après un pèlerinage à Lourdes, que sa « vocation de catéchiste est aussi sérieuse qu'une vocation religieuse », « elle découvre cette voie par touches progressives », note la postulatrice. C’est ainsi que, par des vœux privés à son père spirituel, elle va vivre pleinement et en toute cohérence sa foi et sa vie dans le monde. Elle sera catéchiste durant soixante-huit ans ! En 1957, les fruits de sa mission commencent à être connus. Elle reçoit du cardinal Clément Roques, alors archevêque de Rennes, la médaille du Mérite diocésain. Puis, celui-ci lui remet le Mérite pontifical. 

 

Des fruits mais aussi des défis à sa mission de catéchiste 

Sa vie de foi est marquée par les joies de « rendre meilleurs, rendre heureux » ces enfants, mais aussi par des moments plus difficiles de découragement. « Son découragement est le même qu'aujourd'hui », remarque Marie-Anne Boever : l'irrégularité des enfants, le manque de soutien des parents. Léontine note aussi dans ses carnets de retraites cette tentation de voir sa vie comme « monotone ». Malgré le don de sa personne à Dieu et aux autres elle ressent que : « la recherche subtile du moi prend peu à peu la place du Seigneur ». Mais c'est sans doute grâce à sa persévérance dans la foi et dans sa mission de catéchiste qu'un collège porte dorénavant le nom de Léontine Dolivet. Il a été inauguré en 2023 à Cesson-Sévigné. 

Dans quelques semaines, les 7 ans de travail de recherche de Marie-Anne Boever, postulatrice de la cause en béatification de Léontine Dolivet seront déposés et remis au Vatican pour analyse du dossier. En espérant que la figure de la catéchiste soit remontée en haut de la pile des milliers de profils en cours de canonisation en attente sur le bureau du Saint-Père. 

 

La paroisse de Betton organise plusieurs événements pour marquer les cinquante ans de la mort de Léontine Dolivet. Au programme :
à 11h : une Messe sera célébrée à l’église St-Martin de Betton, suivie de l’apéritif
puis pique-nique sorti du sac, et dessert partagé à la Maison Dolivet.
A 14h au choix : 
projection du film Comme le Bon Dieu voudra, au cinéma Le Triskel
ou pérégrination sur les lieux de vie de Léontine avec le Livret : « Sur les pas de Léontine »
Pour les jeunes, un accompagnement spécifique sera proposé pour grandir dans la foi.
à 15h30 : une Conférence de Mgr d’Ornellas sera donnée sur le thème : « Comment la vie de Léontine Dolivet peut aider des adultes dans leur mission de catéchiste ? ». 
A 16h30 : vêpres; puis fin de la journée à 17h.