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Charles de foucauld

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 16 mai 2022 - Modifié le 16 mai 2022

Canonisé ce 15 mai à Rome, revenons sur l'histoire de Charles de Foucauld, un aventurier dans l'âme dont la plus grande aventure fut de trouver sa voie, de se chercher.

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Histoire

 

Enfance et carrière militaire

Charles-Eugène de Foucauld naît à Strasbourg le 18 septembre 1858. Il perd sa mère et son père à l’âge de 6 ans. Il est recueilli avec sa soeur par ses grands-parents maternels. Le grand-père est un colonel à la retraite.

 

Après la guerre de 1870, la famille s’installe à Nancy. Le 28 avril 1872, il fait sa première communion et reçoit la confirmation. Mais à 15 ans, il perd la foi. Depuis longtemps, Charles pense à la carrière militaire. 


En octobre 1876, il est reçu à Saint Cyr. Il est tellement gros qu’on ne trouve pas d’uniforme à sa taille ! Un an et demi plus tard, son grand-père meurt et lui laisse une rente très confortable que Charles se met à dépenser sans compter.
Il se lie avec une jeune femme, Marie Corbin, qui devient sa compagne et qui le suit dans ses différents postes. Cela indispose l’armée qui le somme de la renvoyer. Il refuse et démissionne, mais reprend les armes quand il apprend que ses compagnons sont envoyés au combat.

 

Exploration au Maroc


Le 10 juin 1883, Charles réalise son rêve d’explorer le Maroc, déguisé en juif sous le nom de rabbin Joseph Aleman. Le Maroc est interdit aux européens. Ceux-ci sont soupçonnés d’espionnage. Le seul moyen d’y pénétrer est de se faire passer pour un musulman ou un juif. Le voyage d’exploration dure un an et le fait passer « du libertinage à la liberté » (Mgr Aveline). De retour en France, il publie un livre Reconnaissance au Maroc en janvier 1888. Il obtient la médaille d’or de la Société de géographie de Paris. Au mariage de sa sœur, il rencontre l’abbé Henri Huvelin.

 

Quête de sens et de spiritualité


Charles désormais cherche Dieu. Il entre dans les églises et prie :

 

Mon Dieu, si vous existez, faites-le moi connaître !

 

Il confie à sa cousine Marie de Bondy :

 

Que vous êtes heureuse d’avoir la foi : je cherche la lumière et je ne la trouve pas !

 

C’est elle qui lui conseille alors de rencontrer l’abbé Henri Huvelin, vicaire à Saint-Augustin, ami de sa famille.


D’abord, il hésite. Finalement il se décide à aller rencontrer l’abbé pour lui demander un cours sur la foi catholique car il n’a pas la foi. L’abbé le fait se mettre à genoux. Il le confesse sur le champ, puis lui donne la communion. La rencontre de Charles avec Jésus est fulgurante. Il a 28 ans.


En mars 1887, Charles est bouleversé par un sermon de l’abbé Huvelin, devenu son directeur spirituel :

 

Notre Seigneur a tellement pris la dernière place que personne n’a pu la Lui ravir.

 

Toute sa vie, il va chercher à imiter Jésus à la dernière place.
Il décide d’entrer à la Trappe de Notre Dame des Neiges sur les hauts plateaux des monts du Vivarais. Ce choix est guidé par la fait que cette trappe est très pauvre et qu’elle a une fondation en Syrie où il espère bien être envoyé. Il entre le 16 janvier 1890. Il a 32 ans. Il devient frère Albéric. À la Trappe, Charles progresse dans sa relation avec Jésus. Il écrit à un ami : 

Pourquoi suis-je entré à la Trappe ?… Par amour, par pur amour… J’aime Notre-Seigneur Jésus-Christ, bien que d’un cœur qui voudrait aimer plus et mieux, mais enfin je L’aime et […] je ne veux pas traverser la vie en première classe pendant que Celui que j’aime l’a traversée dans la dernière.

 

Au bout de quelques années, Charles, frère Albéric, se sent appelé hors de la Trappe. Avec l’accord de ses supérieurs qui l’apprécient beaucoup, il part pour Nazareth. Il loge dans une cabane en planches hors de la clôture des sœurs Clarisse. Il y reste 3 années. Il se sent appelé à l’évangélisation des musulmans.


Finalement, il est ordonné prêtre le 9 juin 1901. Il obtient l’autorisation de s’établir à proximité de la frontière du Maroc, à Béni Abbès. Il y arrive le 28 octobre 1901. Il a 43 ans.
Mais là encore, il sent un autre appel : aller chez les Touaregs. Finalement, il s’installe dans le Hoggar, à Tamanraset en 1905. Il travaille à un dictionnaire touareg-français pour évangéliser.


Le 1er décembre 1916, un groupe de Senoussistes parvient à pénétrer dans le carré de Charles de Foucauld et ils le font prisonnier. Mais son garde finit par le tuer d’une balle dans la tête. Il meurt à 58 ans.

 

Quel message Dieu nous donne-t-il à travers la vie de saint Charles de Foucauld ?

1. Le secret : imiter le Christ

Le secret de la sainteté de Charles de Foucauld, c’est d’imiter Jésus. Jésus a été le dernier, il a voulu lui aussi être le dernier. Jésus a été pauvre, il a voulu l’être aussi.

 

2. L’évangélisation

Charles avait un cœur missionnaire. Il voulait amener les hommes au Christ.
On a parfois réduit le message de Charles de Foucauld à la vie cachée de Nazareth. On opposait sa manière d’évangéliser faite de prière et d’enfouissement avec l’évangélisation explicite, un peu comme s’il n’avait jamais voulu annoncer la Parole de Dieu explicitement.
Or Charles était convaincu de l’importance de l’annonce de la Parole. C’est pour cela qu’il rédige des dictionnaires – comme l’ont fait beaucoup de missionnaires dans le monde.
Il a aussi écrit un petit livre dont le titre est lié à la manière de parler de son temps : L’Évangile présenté aux pauvres nègres du Sahara.

 

3. Ne pas rester seul

L’abbé Henri Huvelin a joué un rôle décisif dans la vie de Charles de Foucauld. Il a su guider cet homme avec une écoute extraordinaire. Il a su l’amener à Jésus dans son confessionnal, puis rester à son écoute avec une grande ouverture d’esprit. Il en fallait pour suivre Charles qui changeait si souvent d’intuition, passant de la trappe, à l’ermitage de Nazareth, puis de Béni Abbès à Tamanrasset.

Nous aussi, ne restons pas seul dans notre vie spirituelle. Voici ce qu’a écrit Charles :

Le chemin que le Bon Dieu m’a fait suivre : prier beaucoup ; prendre un bon confesseur et suivre soigneusement ses conseils ; lire, relire, méditer l’Évangile en s’efforçant de le pratiquer.

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