Ce 31 juillet, c'est la fête de saint Ignace de Loyola, l'un des fondateurs des jésuites. L'occasion de redécouvrir la spiritualité ignatienne, dont s'inspirent aujourd'hui tant de mouvements et congrégations dans le monde. Une spiritualité du désir, à l'image de ce saint épris d'absolu. Saint Ignace, c'est aussi lui qui a élaboré les fameux exercices spirituels.
Avec saint François Xavier et saint Pierre Favre, saint Ignace de Loyola est l'un des fondateurs des jésuites. On parle aujourd'hui de la famille ignatienne pour désigner les communautés et mouvements qui s'inspirent de sa spiritualité. Saint Ignace est en effet connu pour ses exercices spirituels, que l'on pratique généralement lors d'une retraite et en étant accompagné.
Né en 1491 dans une famille de la petite noblesse du Nord de l’Espagne, Ignace de Loyola s’est illustré lors du siège de Pampelune en 1521, où il a été blessé. "Il avait ce grand désir de faire de grandes choses pour le royaume et aussi pour lui-même", décrit Guilhem Causse, jésuite, auteur de "Consolation et action - La spiritualité jésuite pour aujourd’hui" (éd. Tallandier, 2019). En lisant des vies de saints, à la faveur de sa convalescence, Ignace de Loyola a découvert "quelque chose de radical, qui valait la peine de s’y donner".
Dès lors, son désir de devenir saint comme François d’Assise ou Dominique de Guzmán est devenu aussi intense que celui de devenir chevalier. Ignace de Loyola s’est toujours montré attentif à cet "élan intérieur". Quand il pensait devenir chevalier, "il se trouvait tout sec, il ne sentait plus rien ; alors qu’après avoir pensé devenir comme saint François et saint Dominique, il repérait qu’il était dans un état de paix profonde. Et c’est en voyant cette différence-là, entre ce qui se passe après, qu’il a découvert qu’il y avait quelque chose de l’appel de Dieu qui s’inscrivait dans ce désir qui grandissait en lui et qui se déployait dans le temps."
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Les exercices de saint Ignace "sont une manière de vivre quelque chose de l’expérience qu’Ignace lui-même a vécue d’une proximité à Dieu et d’une découverte de cette conversation qui s’établit entre mon désir et le désir de Dieu, entre ma liberté et la liberté de Dieu".
La spiritualité ignatienne en effet est "une spiritualité du désir", explique Guilhem Causse, "une spiritualité attentive à ce qui nous anime, à l’élan que nous avons à l’intérieur de nous, qui cherche à voir la forme de cet élan et à lui donner une réalité dans la société".
Un désir ordonné c’est un désir qui met Dieu en premier
Saint Ignace a découvert "qu’il y avait comme une conversation en train de s’installer entre lui et Dieu, au travers de ces signes intérieurs qu’il repérait". Dans la spiritualité ignatienne, rappelle le jésuite, on dit souvent que Dieu vient ordonner notre désir.
"Un désir désordonné c’est un désir qui va me mettre moi-même en première place, précise Guilhem Causse, avant toute chose, avant les autres, y compris avant Dieu ; un désir ordonné c’est un désir qui met Dieu en premier et à partir de Dieu, ordonner, le reste, y compris soi-même, y compris toutes les relations." Mettre Dieu avant toute chose : en ayant constaté que cela nous rend "plus heureux, plus joyeux, plus paisible et plus dynamique"...
Saint Ignace a fait l’expérience qu’il y a des représentations, des images, des lectures qui dynamisent et d’autres qui affaiblissent. Cela ne peut que rejoindre nos contemporains, qui vivent dans une société que l’on dit saturée d’écrans et d’images. Cet homme plein d’idéal a voulu imiter les grands saints, et vivre la pauvreté d’un François d’Assise. Mais il a vite compris qu’il ne suffisait pas d’imiter : il faut se mettre davantage à l’école de son désir, qui est unique. "C’est parce que c’est Dieu qui parle et quand Dieu s’adresse à nous, il s’adresse à nous personnellement."
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