Une question dont beaucoup souhaitent avoir la réponse : comment faire face à la pression ? Elisabeth Walbaum de la Fédération de l’Entraide Protestante, veut nous livrer quelques conseils pour s’assurer du bon fonctionnement des choses qui nous entourent, en cette rentrée ou un retour de pression peut rimer avec la dépression.
Eh oui, tic-tac tic-tac, me voilà dans la peau du lapin d’Alice aux pays des merveilles ! Incroyable, c’est la rentrée et déjà je cours dans tous les sens, je compte les minutes ! J’essaie de gérer le temps. J’essaie de résister à la pression. Mais qu’est-ce que c’est que cette injonction qui me retombe dessus ?
Augmenter encore et encore les bénéfices, la rentabilité, la productivité… Alors on peut dire merci Taylor et Ford ! Je suis comme un ouvrier à la chaîne. Je veux tout faire rentrer dans les cases : mon travail, ma vie de famille, mes engagements associatifs. Et tout ca, ça fait une montagne de pièces à assembler.
Pour les bénévoles et professionnels investis dans le travail social… Ce sont des enfants confiés à accueillir, des êtres vulnérables à protéger, des personnes âgées ou handicapées à accompagner, des délais, des plannings, des objectifs, des budgets.
Je porte en moi cette énorme pression, elle me colle à la peau, elle me suit dans ma vie personnelle
Je pense à Soledad, chargée de mission des Couloirs humanitaires pour la Fédération de l’Entraide protestante au Liban qui nous écrit : "J’ai parfois l’impression que les responsabilités qui m’incombent sont très lourdes ; que la vie des personnes dépend entièrement de mon travail. Ici, les pressions sont tellement nombreuses ! Il faut parvenir à maintenir une sorte d’équilibre, ne pas perdre ses moyens pour rester efficace. Je porte en moi cette énorme pression, elle me colle à la peau, elle me suit dans ma vie personnelle".
Et moi je me demande…
Comment a-t-on pu croire que la pression augmentait les performances ?
Comment peut-on encore croire que la pression augmente nos performances ?
Nous sommes tous devenus des lapins d’Alice, les héritiers malheureux de Taylor et Ford. Nous subissons tous la pression, c’est peut-être la pause estivale qui m’a permis de relativiser ?
Je crois qu’il faut tenter la dé-pression…. Réduire la pression. Peut être une façon d’organiser mon travail, une protestation osée quand ça ne va pas trop, du repos, l’audace de lever le pied chaque fois que c’est possible. Une manière de respirer plus lentement quand je suffoque. Une prière esquissée, murmurée. C’est vrai, c’est pas toujours facile.
En fait, ce qui serait bien, c’est que je puisse résister à la pression que je sens monter en cette rentrée. Ce qui serait bien, c'est que je réussisse à construire de bonnes relations avec mes collègues, pour qu’ensemble on réussisse à dédramatiser, à partager nos inquiétudes, les tensions ressenties. Ce qui serait bien, c’est que je prenne soin de moi, pour pouvoir prendre soin des autres.
Ce qui serait bien, si j’y arrive, c’est d’être sous pression, oui, sans doute, inévitablement… mais pas atomisée !
Élisabeth Walbaum, déléguée à l’animation et la réflexion spirituelles à la FEP
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