L'adoration perpétuelle au Mont Sainte-Odile est en quête d'un second souffle aujourd'hui, avec le vieillissement de ses adorateurs et les effets négatifs du Covid-19. Le recteur Christophe Schwalbach cherche donc à attirer de nouvelles personnes, avec des profils plus variés.
RCF Alsace: Est-ce qu’il y a une problématique aujourd'hui de manque de main d'œuvre pour cette adoration ?
Christophe Schwalbach: Alors l'adoration perpétuelle, vous le savez, a fêté ses 90 ans en juillet dernier. Elle est organisée de manière à ce que des groupes qui proviennent des paroisses, des communautés de paroisses, des cantons, assurent semaine après semaine une présence devant le Saint-Sacrement. Ces groupes ont en même temps une retraite spirituelle. Ils ont un enseignement, ils participent aux offices tous les jours : laudes, messes, vêpres, complies… La moyenne d'âge des adorateurs est quand même de 75 ans, même si on en a quelques plus jeunes. Pour l'instant, les groupes viennent du lundi au lundi. Pour des gens qui travaillent, c'est un peu long, une semaine complète. Beaucoup de groupes ont du mal à envisager de faire une partition de la semaine. On l'a déjà fait puisque on avait divisé en deux la semaine entre Noël et Nouvel An. Et c'est peut-être une des pistes que nous avons pour l'avenir : renouveler, en faisant venir de nouvelles personnes qui ne viendraient que trois jours ou quatre jours et pas huit jours. Au Mont Sainte-Odile, la Covid n'a pas aidé. Il y a des gens qui ont peur de monter. Des gens qui ont arrêté deux ans ne reviennent plus. Certains groupes arrivent à se renouveler, leurs curés prennent les choses en main, trouvent de nouveaux responsables... mais d'autres groupes ont beaucoup de mal. Alors avec l'équipe du Mont Sainte-Odile, on propose des week-ends de découverte de l’adoration perpétuelle. Il y en a un ce week-end, du 30 avril au 1ᵉʳ mai. Il y aussi une réflexion de fond qui est engagée sur l'avenir pastoral et missionnaire du sanctuaire. Je pense que l'adoration perpétuelle en fait partie parce qu’il y a peu de lieux d'adoration perpétuelle en France. Et cette prière continue, pour le diocèse, pour la paix, pour la réconciliation et pour les vocations est essentielle pour nos paroisses.
RCF Alsace: Et c'est aussi pour ça qu'il y a ces sessions qui sont mises en place et pour que justement, ça ne tombe pas en désuétude et que ça continue ?
L'adoration perpétuelle doit rester, mais la manière de la vivre peut changer.
Christophe Schwalbach: Exactement, et d’ailleurs on était tous agréablement surpris par les gens qui s'inscrivaient au week-end d'initiation. La moyenne d'âge était beaucoup plus jeune que la moyenne habituelle des adorateurs. On devait tourner autour de 50 ans et il y avait même des gens plus jeunes. La question, c'est de réussir à pérenniser un peu ces gens qui sont venus à l'initiation. Comment ils reviennent après, de quelle manière on peut les accueillir et les intégrer à un groupe. Peut-être juste pour deux jours ou trois jours, pas pour une semaine complète. Moi, j'étais curé de paroisse avant, on a presque le même problème avec les chorales Sainte-Cécile : elles ont toujours répété toutes les semaines et ont toujours assuré la grand-messe du dimanche. Mais elles ne trouvent pas de relève non plus. Il faut qu'elles entrent dans un autre système de fonctionnement aussi. Peut-être que si on n'est pas là à toutes les répétitions, on peut quand même chanter le dimanche. Peut-être que si on ne chante pas tous les dimanches, ce n'est pas dramatique non plus. L'adoration perpétuelle doit rester, mais la manière de la vivre peut changer.
RCF Alsace: C'est ça, et c'est donc tout l'enjeu de ces sessions, de faire un petit peu changer cette adoration pour qu'elle puisse se perpétuer. Père Christophe, merci beaucoup !
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