Elle est catholique, lui protestant. Marie-Françoise et Guy Pradet vivent l'œcuménisme en couple. Après 42 ans de mariage, ils racontent leur chemin de foi. Et la façon dont chacun a dû apprendre et découvrir l'Église de l'autre. Paisiblement et sans chercher à convertir l'autre, parce que "la différence est une richesse !"
Marie-Françoise a vécu pendant sept ans dans une communauté religieuse catholique. Une expérience qui l'a "beaucoup marquée", confie-t-elle. Après avoir renoncé à la vie religieuse, elle a poursuivi ses études de musique à Strasbourg, où elle a découvert les mouvements du renouveau charismatique. "C'est là que j'ai rencontré le protestantisme... C'est comme ça que j'ai pu après, accepter plus tard, de me marier avec un protestant."
Guy est né dans une famille agnostique pendant la guerre, dans le Genevois français. Sur les conseils d'un ami juif, il a entrepris de lire la Bible. "Pour moi, Jésus c'était comme Socrate, Platon, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire..." S'emparer d'une Bible protestante c'était comme lire un penseur de plus, un peu par curiosité. Guy a quand même été trouver un pasteur pour l'aider à comprendre la. Ce qui l'a conduit à choisir l'Église réformée, lui qui avait été baptisé catholique.
Ils se sont rencontrés par correspondance. Une annonce que Guy avait fait passer dans une revue, et qui a provoqué chez Marie-Françoise "un coup au cœur". "C'est quelque chose qu'on ne peut pas expliquer... Je ne pensais pas me marier... Le Seigneur m'a menée par une voie que je n'attendais pas !" Lui recherchait "un(e) correspondant(e) à Strasbourg" pour lui expliquer la vie en Alsace... et n'avait "aucune idée derrière la tête", assure-t-il en souriant. Une cinquantaine de lettres plus tard, la relation épistolaire est devenue plus qu'amicale.
Après 42 ans de mariage, et l'adoption de trois grands enfants colombiens, le couple raconte un chemin de foi commun plutôt paisible. "Cela a mis du temps pour que nous nous sentions chez nous dans l'Église de l'autre. Cela s'est fait progressivement, mais sans crise majeure." Pas question de chercher à convertir l'autre, comme on leur a suggéré : "La différence est une richesse !" martèle Marie-Françoise. L'évêque d'Alsace a autorisé le couple à communier dans les deux Églises. "C'est vrai que c'est plus sobre au temple. Mais un peu d'exubérance de temps en temps, cela ne fait pas de mal !" sourit Guy.
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