Comme chaque année, le début du mois de janvier marque la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens afin de rassembler catholiques, protestants, orthodoxes et anglicans. L’année 2025 célèbre le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, à Nicée, près de Constantinople, en 325. Pour les couples mixtes catholiques-protestants, cet œcuménisme se vit chaque jour au sein de leur foyer. Comment concilier les deux pratiques au sein des familles et surtout lors de la préparation du mariage ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Pauline de Torsiac et Melchior Gormand.
Protestants, catholiques, orthodoxes… la foi chrétienne les rassemble mais les différences de pratiques sont bien réelles. Pour certains couples, leur amour a surpassé cela, et ils vivent avec leurs croyances respectives. Mais lorsque vient le moment de préparer le mariage, des questionnements surviennent. Illustration avec des couples catholiques-protestants.
Dans tous les couples le dialogue est la clé, mais pour les unions mixtes, ce n'est pas une sinécure. Olivier Pons, diacre et délégué épiscopal à l'unité des chrétiens pour le diocèse de Lyon, prépare des futurs époux au mariage depuis une trentaine d’années. Pour lui, la première étape est "d’inviter les jeunes à parler de leur foi en se demandant : comment tu pries toi ?". Marion Babeanu, protestante mariée à un catholique et elle-même issue d’un couple mixte témoigne d’un réel "enrichissement", par ce dialogue, qui l’amène à "aller au bout de notre foi" et à se demander "à quoi nous croyons concrètement ?". Ce qui l’a marquée, c’est surtout le fait de se questionner à chaque étape de la préparation au mariage : "qu’est-ce que l’on souhaite dire dans cet union et que veut-on signifier dans notre célébration ?".
Le dialogue est certes une étape cruciale de la préparation au mariage, mais les futurs mariés devront quand même faire face à quelques renoncements lors de la cérémonie. Olivier Pons atteste qu’un des choix évident mais non sans difficulté, est celui du lieu de célébration. L’un ou l’autre des époux va donc devoir faire une concession. "On ne peut pas faire moitié-moitié dans la célébration du mariage, c’est une addition de richesses", confie-t-il.
Ces compromis peuvent se manifester avec un ou des rites manquants, comme l'Eucharistie lors du mariage de Marion Babeanu, que ses beaux-parents auraient aimé avoir. Pour les mariés, cela n’avait pas d’incidence. Olivier Pons affirme donc que l'on "ne peut pas parler de mariage œcuménique car on suit un rituel qu’on enrichit avec l’autre tradition". Le diacre ajoute que "l’unité est un chemin". Marion Babeanu peut en témoigner : "avec mon mari, même après notre mariage, nous n’avons pas fini d’aller au bout des clichés que l’on peut porter, des interrogations ou des peurs face à l’Église de l’autre. Ce n’est pas forcément facile mais c’est riche", souligne-t-elle.
Un enfant issu d’un mariage mixte peut se tourner vers la confession de son père ou de sa mère. Mais avant que celui-ci soit en âge de choisir ce qui résonne en lui, une pratique est reconnue dans les deux Églises : le baptême. Marion Babeanu et son mari ont décidé de lier les deux confessions en baptisant leur fille aînée au temple protestant avec la présence d’un pasteur et d’un prêtre. À l'inverse, leur fils a été baptisé à l’église catholique par un prêtre et un pasteur. "Je souhaite que ma fille désire faire sa Première communion et ne la fasse pas parce que ses amis la font", raconte Marion Babeanu qui a appris à "lâcher prise" lorsque sa fille a demandé à s’inscrire à l’éveil à la foi protestant pour des raisons matérielles d’accessibilité de jeux. "Dieu parle et grandit avec nos enfants, il les accompagne et quelle que soit sa manière de vivre sa foi, Dieu est là", conclut-elle.
Lorsqu’un enfant est élevé dans les deux confessions, il est possible de suivre le catéchisme œcuménique, comme l’enfant aîné de Bertrand Neyret, catholique marié à une protestante et membre de l'AFFMIC, l’Association Française des Foyers Mixtes Interconfessionnels Chrétiens. Olivier Pons précise que "le catéchisme œcuménique enseigne ce qui nous unit et est basé sur l’écriture". Il rappelle que "le plus important dans l’éducation à la foi chez les enfants, c’est l’unité du couple".
Pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, Olivier Pons considère que "les prêtres et pasteurs ne sont pas assez formés à ce chemin d’unité". Au-delà de l’envie, il faut aussi savoir apprendre l’un de l’autre. "C’est la rencontre qui nous permet d’avancer. Dieu, là-haut, nous regarde et est plus grand que nos différences", se livre-t-il.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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