« Des femmes les accompagnaient et les servaient en prenant sur leurs ressources » (Lc 8, 1-3)
Commentaire par Monique Baujard
Chant Final : "Giovanni Pierluigi da Palestrina | Nunc dimittis" de The Byrds Ensemble
En ce temps-là,
il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages,
proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu.
Les Douze l’accompagnaient,
ainsi que des femmes
qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais :
Marie, appelée Madeleine,
de laquelle étaient sortis sept démons,
Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode,
Suzanne, et beaucoup d’autres,
qui les servaient en prenant sur leurs ressources.
Source : AELF
Nous voilà devant une page étonnante de l’Evangile. Alors que souvent la présence féminine reste très discrète dans les récits du Nouveau Testament, Saint Luc désigne ici quelques femmes nommément et nous apprend qu’un groupe important de femmes suivait Jésus et les apôtres et les soutenait financièrement. Il faut se replacer dans mentalités de l’époque pour mesurer le caractère extraordinaire de cette présence féminine auprès d’un prophète itinérant. Les femmes avaient alors peu d’autonomie, pas de rôle dans la vie publique. Elles dépendaient très largement des hommes, notamment pour tout acte juridique. Et voilà que des femmes prennent leur liberté par rapport aux conventions sociales et décident de suivre et de soutenir le Christ. D’où ont-elles sorti l’audace pour tant de liberté ? Le texte nous dit qu’elles avaient été guéries. Si elles ont fait cette expérience d’une guérison du corps ou de l’esprit, elles reconnaissent certainement en Jésus le Christ. Leurs vies ont été transformées, elles ont été remises debout et elles ont goûté l’extraordinaire liberté que confère la foi en Christ. L’évangéliste dit bien que les femmes suivent le Christ mais il ne les appelle pas « disciples » pour autant. Le mot reste réservé aux hommes… Pourtant, Jésus ne traite pas différemment les hommes et les femmes, il n’a jamais enfermé les femmes dans un rôle précis, ni dans la maternité, ni dans les tâches domestiques. La liberté des enfants de Dieu s’adresse à tous. Cette nouveauté chrétienne a été très vite ensevelie dans la société patriarcale de l’époque. Nous la redécouvrons aujourd’hui car nos sociétés occidentales sont enfin prêtes à l’entendre. Il reste à l’Eglise de prendre la mesure de ce que l’Evangile lui demande en matière de relations entre les hommes et les femmes…
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