"Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui"
Méditation de l'évangile (Mt 3, 13-17) par la pasteur Corinne Charriau
Chant final: "Tu es mon fils bien-aimé" par la Chorale de l'Emmanuel
Alors paraît Jésus.
Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain
auprès de Jean,
pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi,
et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit :
« Laisse faire pour le moment,
car il convient
que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé,
il remonta de l’eau,
et voici que les cieux s’ouvrirent :
il vit l’Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé
en qui je trouve ma joie. »
Source : AELF
Hier, nous étions en route avec les mages ; et aujourd’hui, nous venons d’entendre le récit du baptême de Jésus. Je relèverai une originalité propre à Matthieu qui introduit un dialogue très serré entre Jésus et Jean-Baptiste. Ce dernier, si je traduis le verbe, s’opposait à Jésus. L’imparfait souligne la durée de cette opposition. Quel contraste ! Juste avant notre passage, Jean-Baptiste, dans son prêche, annonce la colère qui vient, et que celui qui vient a sa fourche à la main ; et là, Jésus vient simplement, humainement rejoignant un peuple qui vient confesser ses péchés. Le Messie ne colle pas à l’image que s’en fait Jean-Baptiste !
En s’opposant à Jésus, Jean-Baptiste reste cohérent à sa représentation du Messie, et il dit à Jésus que c’est plutôt lui qui a besoin d’être baptisé, lavé de ses péchés. Jésus réplique en lui proposant un nous : « Laisse faire maintenant : c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice ».
Ce nous traduit que c’est ensemble que l’on peut faire la volonté de Dieu. Ce nous situe Jésus, non pas au-dessus, mais bien dans une attitude de serviteur aux côtés des humains, solidaire avec eux. Jésus demande à Jean-Baptiste de “laisser tomber”, de “laisser faire”. L’enjeu, pour Jean-Baptiste, est d’abandonner ses propres images dans lesquelles il enferme le messie de Dieu, images trop lointaines de celui qui se présente maintenant à lui. C’est ce qu’il fait et baptise Jésus.
C’est aussi un enjeu pour nous ! Laissons le Christ déborder de nos cadres. Ce qui ne signifie pas ne plus rien faire, au contraire devenons acteurs avec Lui, entrons dans le projet de Dieu pour ce monde. C’est tout l’écho du nous de Jésus pour Jean-Baptiste, c’est encore ce même écho du nous de Jésus pour nous aujourd’hui. Entrons avec le Christ dans une dynamique de vie nouvelle, laissant descendre l’Esprit de Dieu dans nos vies.
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