Thérèse d’Avila est parmi les plus grandes mystiques de la tradition chrétienne. On lui doit notamment la réforme du Carmel ainsi qu’un certain nombre de textes dont la célèbre prière qui commence par ces mots "Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie… "
Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit".
Cette prière a été retrouvée dans le bréviaire de la Madre – le surnom de Thérèse d’Avila - le jour de sa mort, le 15 octobre 1582. Les spécialistes s’accordent à peu près tous pour dire qu’elle en est l’auteure mais si un doute persiste, on sait que ce texte est en parfaite adéquation avec sa vie spirituelle. Car la grande Thérèse est une mystique, autrement dit une amoureuse de Dieu. Elle l’a laissé la transformer au point qu’à travers elle, c’est Lui que l’on voit.
"Dieu seul suffit" sont les derniers mots de ce texte. Pour aboutir à cette évidence, il aura fallu un long processus de conversion, le cheminement de toute une vie, et un constat : notre vie est faite pour Dieu. "Thérèse d’Avila a vécu des épreuves et elle a fait l’expérience que l’on peut vivre des choses très douloureuses explique frère Laurent religieux carme au couvent de Lyon. Ces épreuves peuvent être vécues si l’on s’appuie sur Dieu. Il est Celui sur qui s’appuyer pour traverser les moments de trouble". Elle vit une confiance absolue qui devient un véritable abandon.
« Tout passe » peut-on lire dans cette prière. « Cela signifie qu’il est vain de s’attacher à ce qui ne dure pas ajoute frère Laurent. Nous même nous passons car nous ne sommes pas faits pour ce monde. Et si « tout passe », Dieu lui ne change pas. Il est fiable, il est sûr, il est stable et il est le seul en qui Thérèse trouve la stabilité ».
Le détachement dont il est question ici est-il compatible avec l’amour qui est notre vocation ? Cela signifie-t-il qu’il ne faut s’attacher à personne ? « La réponse à cette question se trouve dans la grande tradition du carmel et chez Jean de la Croix répond frère Laurent. Le plus grand commandement que le Seigneur nous a laissé, c’est Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur […] et ton prochain comme toi-même. C’est Dieu qui doit être au centre. Car plus on l’aime, plus on aime son prochain et plus on s’aime soi-même de façon ajustée ».
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