" D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?"
Méditation de l'évangile (Lc 1, 39-56) par la Sœur Catherine de Coster
Chant final : "Magnificat" d'André Gouze
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
Source : AELF
Marie vient d’accueillir l’annonce de l’ange Gabriel, et aussitôt elle part avec hâte chez sa vieille cousine Elisabeth. Cet empressement est celui d’une joie tout intérieure qui la pousse au partage de la Bonne Nouvelle qu’elle porte en son sein.
La rencontre se passe en peu de mots : une simple salutation de Marie à sa parente, puis, le tressaillement intime des corps qui disent une présence intérieure.
Elisabeth, émerveillée que la mère de son Sauveur vienne jusqu’à elle nous révèle que la rencontre du Seigneur passe toujours par des médiations et qu’elle touche au plus intime de l’être, jusqu’au corps.
Marie n’annonce rien : après avoir entendu l’ange, elle écoute les paroles de béatitude de sa cousine, comme pour signifier que l’écoute de Dieu se confirme et prend corps à travers l’écoute des frères.
Ecoutons ! Dans le banal, l’ordinaire du quotidien, dans la rencontre de deux parentes, se glisse un tressaillement, un léger courant d’air qui donne de percevoir la présence de Dieu.
Ecoutons ! La Parole de Dieu, lue, entendue, méditée se confirme dans la parole des frères qui reconnaissent la Présence du Seigneur en notre vie et nous la signifie.
Alors peut naître la louange : L’incarnation du Verbe en Marie éclate en action de grâce dans la prière du magnificat !
Sa prière personnelle se fait prière de tous : Elle rassemble dans sa prière la joie de tous les visités par Dieu, sa prière personnelle est la genèse d’une expérience universelle.
Saurons-nous, comme elle, accueillir le Verbe dans nos entrailles ? Accepterons-nous d’être visités, relevés et comblés par lui ? Alors, avec Marie, notre chant se fera la voix de toute humanité et nous pourrons chanter pour le don de toute vie : Mon âme exalte le Seigneur, Il s’est penché sur son humble servante ... il a fait pour moi des merveilles !
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