Marseille
C’est en mai 2017 qu’Emmanuelle Seyboldt, pasteur, a été élue à la tête du Conseil national de l’Eglise protestante unie de France (EPUDF). Première femme à ce poste, nous l’avons rencontré à l’occasion d'un passage en Provence.
Missions et défis qui attendent l’avenir de son Eglise, dialogue interreligieux, rapports avec les autres confessions chrétiennes, elle se confie aujourd’hui dans “escale protestante”
Nous la rencontrons un lundi matin dans nos studios de Marseille, entre une visite de Marseille et un train pour Paris. Elle a passé toute la journée de dimanche 18 juin à la rencontre des paroisses de l’EPUDF des Bouches du Rhône à Aubagne. “C’est vital pour moi, explique-t-elle, pour ne pas être déconnectée de ce que vivent les gens de la paroisse et aussi pour me nourrir des questions des membres des églises”.
Depuis un an, l'Église protestante unie de France réfléchit à l’avenir de son église à travers thème « Mission de l’Église et ministères ». Pour Emmanuelle Seyboldt:
Aujourd’hui, il n’est plus question de transmission de la foi. On se rend compte que l’engagement dans une église et la foi ne passent plus d’une génération à l’autre, ce qui est un problème considérable pour les églises qui se demandent comment elles vont transmettre encore l’évangile si on n’arrive même pas à la transmettre à nos enfants et à nos petits enfants
Un sujet à prendre “à bras le corps sinon dans quinze, vingt ou trente ans, on va fermer les églises”, s’inquiète-t-elle. “Le message de l’évangile est précieux, il apporte la vie et on ne peut pas lâcher ça!”.
Comment l’EPUDF fait face à ces difficultés? En lâchant un certain “entre-soi”, en quittant “nos églises douillettes” pour être à l’écoute de la vie, de son quartier, oser tester une nouvelle vie de paroisse sur le parvis et à l’extérieur, en résumé, “imaginer l’Eglise avec ceux qui n’y sont pas! C’est le maître mot aujourd’hui!”.
Emmanuelle Seyboldt nous partage aussi une rencontre avec une femme rabbin Floriane Chinsky et une imame, Kahina Bahloul, qui a donné un livre, “Des femmes et des dieux” aux éditions des Arènes. Un projet qui est né de la curiosité de l’éditeur qui se demandait comment trois femmes pouvaient s’engager pour leur vie entière dans une religion qui “invisibilise” les femmes et les met hors jeu, une image véhiculée par les religions monothéistes.
Chacune a dû argumenter en cherchant l’origine de la foi qui l’anime en lien avec son histoire personnelle. “Une expérience vraiment extraordinaire, confie Emmanuelle Seyboldt, j'ai découvert des richesses incroyables et insoupçonnées dans le Judaisme et dans l’Islam (...), cela a mis en lumière aussi des manques dans ma propre tradition de foi”.
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