Selon le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), plus de trois millions de Vénézueliens ont fuit leur pays et le régime de Nicolás Maduro. Près de la moitié d'entre eux se sont réfugiés en Colombie, le pays voisin. À Bogota, l'Église catholique se mobilise pour venir en aide à ces personnes qui ont tout perdu. Reportage au Centro de Atención al Migrante, qui dépend de l'archidiocèse de Bogota.
Il y a quelques années, ils vivaient dans un pays relativement riche grâce à la manne pétrolière. Aujourd'hui, suite à une crise politique et une inflation de près de deux millions pour cent, nombreux sont les Vénézuéliens qui sont sur les routes ou à la recherche d'un travail clandestin pour survivre. "Nous sommes partis du Venezuela parce que la situation là-bas est très critique, du travail, on peut en trouver mais l'argent que l'on gagne ne suffit pas pour couvrir nos besoins les plus essentiels, il n'y a aucun avenir là-bas", témoigne Roberto Perez.
Face à l'arrivée massive de plus d'un million de réfugiés du Venezuela, l'Église catholique de Colombie a fait le choix de l'accueil inconditionnel. "La première décision que nous avons prise a été d'accueillir tous les migrants qui viennent du Venezuela et à inviter tous les catholiques et tous les Colombiens à bien accueillir tous ceux qui viennent chercher refuge en Colombie", nous dit Mgr Elkin Alvarez Botero, secrétaire général de la conférence épiscopale de Colombie.
À l'ouest de Bogota, le Centro de Atención al Migrante accueille entre 60 et 80 personnes par jour, en grande majorité originaires du Venezuela. "Ils viennent pour se laver, changer de vêtements et déjeuner, certains d'entre eux restent ici pour se loger", explique Sœur Teresinha Monteiro, de la congrégation des sœurs missionnaires de saint Charles Borromée, qui dirige le foyer d'accueil.
En plus d'une aide matérielle, le Centro de Atención al Migrante apporte aussi une aide spirituelle aux personnes réfugiées. "Certaines sont totalement désorientées et n'ont pas de projet de vie personnelle... C'est une situation remplie d'incertitude et l'association est là pour les aider à se découvrir et à s'en sortir", selon les mots de sa directrice.
"On a aussi des chapelets, ajoute Juan Esteban Lopez, qui œuvre au foyer d'accueil, des journées de prière pour qu'ils puissent garder la foi en Dieu dans ces moments difficiles, avoir plus d'espoir et que tout ce qu'ils fassent désormais soit guidé par Dieu." Le centre s'assure aussi l'aide d'une psychologue qui évalue les besoins des réfugiés.
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