Du 5 au 8 mars, le pape François se rendra Irak. Dans la plaine de Ninive les chrétiens, persécutés, ont fui l’invasion de Daesh entre 2014 et 2017. Reportage.
Bagdad, Nadjaf, Ur, Erbil, Mossoul et Qaraqoch… Du 5 au 8 mars, le pape François se rendra Irak pour son premier voyage pontifical hors d’Italie depuis novembre 2019. Ce voyage est historique : c’est la première fois qu’un pape visite l’Irak.
RCF vous propose une programmation spéciale pour comprendre les enjeux de ce voyage. Toute la semaine l’actualité chrétienne de la matinale sera consacrée à ce voyage pour la paix et la fraternité dans un pays martyrisé. Premier épisode ce matin consacré aux chrétiens de la plaine de Ninive qui ont fui l’invasion de Daesh entre 2014 et 2017. Aujourd’hui, il y a environ 400.000 chrétiens en Irak, 1% de la population. Il y a 20 ans, ils étaient 1,5 millions.
L’Irak est une Terre Sainte. En Mésopotamie, le berceau de la civilisation, on traverse l’histoire de la Bible, comme les prophètes Ezéchiel, Daniel ou Jonas entre le Tigre et l’Euphrate de Babylone à Ninive et passant bien sûr par Ur en Chaldée, la ville d’Abraham. Une terre sainte sur laquelle s’est développé le christianisme des premiers témoins de Jésus et d’où sont partis les premiers évangélisateurs.
Une terre sainte sur laquelle les chrétiens sont martyrisés depuis 20 ans et qu’ils ont fui avec l’arrivée de Daesh en 2014 parce qu’ils voulaient rester fidèles au Christ. "Imaginez-vous, dans une nuit 120.000 chrétiens qui laissent tout derrière eux pour être fidèles à leur foi. Ils pouvaient rester et nier le christianisme et garder leur propriété mais ils ont refusé. Cet exemple de fidélité des chrétiens d’Irak c’est une bénédiction pour l’Église entière", témoigne le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël Sako.
Les chrétiens irakiens n’ont pas abandonné la plaine de Ninive. Depuis le départ de Daesh en 2017, ils reviennent peu à peu. La ville de Qaraqosh comptait 50.000 chrétiens avant la guerre, 25.000 sont rentrés chez eux. À Mossoul, il y avait plus de 500 familles chrétiennes, seules 70 sont revenues. Les principales églises sont mobilisés pour faire revenir leurs fidèles exilés.
À Mossoul, tout a été détruit par Daesh, la ville est encore dévastée en ruine. Malgré cela, les communautés chrétiennes se reconstituent autour des églises dont la restauration a commencé. C’est le cas de la paroisse d’al Bichara, un symbole. C'est l’église du camp de réfugiés d’Encawa près d’Erbil qui a été déplacé pierre par pierre pour être réinstallée et embellie, la seule église qui accueille la messe tous les dimanches à Mossoul.
Les chrétiens d’Irak sont les héritiers des plus anciennes traditions de l’Église. De rites syriaques catholiques ou chaldéens, ils célèbrent la messe en araméen, pour les consoler, les encourager. Lors de son voyage à Bagdad, le pape François célèbrera la messe dans la langue du Christ.
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