Ce dimanche 3 décembre, premier jour de l'Avent, entre en vigueur une nouvelle traduction de la prière du Notre Père. Elle porte sur les tentations, une réalité difficile à exprimer.
À partir du dimanche 3 décembre 2017, premier jour de l'avent, la nouvelle traduction de la prière du Notre Père entre en vigueur. Elle concerne le septième verset. "Et ne nous laisse pas entrer en tentation" remplace "Ne nous soumets pas à la tentation" : l'une des nombreuses traductions que Mgr Dominique Lebrun recense dans l'ouvrage "La prière du Notre Père" (éd. Bayard, Cerf, Mame).
"QUAND VOUS PRIEZ DITES : PÈRE" (Lc 11, 2) À l'occasion de l'entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père, la Conférence des évêques de France (CEF) a publié "La prière du Notre Père" (éd. Bayard / Mame / Cerf). Un petit livre facile à lire qui regroupe notamment les textes de huit évêques, pour expliquer chacun des huit versets du Notre Père. > Voir le dossier
"Ne nous laisse pas succomber à la tentation", "Ne nous soumets pas à la tentation", "Ne nous laisse pas entrer en tentation" et aussi "Ne nous conduis pas en tentation" (la traduction la plus littrale du latin ne nos onducas in tentationem)... autant de traductions qui disent bien la difficulté qu'il y a à conserver le sens de l'enseignement reçu et gardé en langue grecque. "Sans compter ce que nous pourrions découvrir en scrutant les versions araméennes, anglaise, égyptienne, ou chinoise", prévient Mgr Lebrun.
Ces traductions montrent en tout cas "la difficulté" qu'il y a à "exprimer la réalité de la tentation". De toute évidence quand le Christ nous enseigne le Notre Père (Mt 6, 9-14) il sait de quoi il parle. Lui-même a été tenté à plusieurs reprises au cours de sa vie.
Une tentation, nous dit l'évêque, "n'est pas l'œuvre des hommes" mais "du Mauvais". Et "une tentation n'est pas un péché" : le péché c'est d'y consentir. Décrivant le combat spirituel, Sainte Catherine de Sienne, rappelle Mgr Lebrun, "compare l'âme à une maison contenant plusieurs pièces : la pièce de l'intelligence, celle des affections, celle de la mémoire, de l'imagination, et, enfin, celle de la volonté". C'est dans cette dernière pièce que "chacun se détermine librement". Mais Catherine de Sienne invite aussi "à être présent à son propre cœur, où Dieu agit, pour lutter contre la tentation". Une véritable invitation à la prière.
"L'épreuve au sens biblique, est un moment favorable pour accueillir l'amour de Dieu qui purifie." Ainsi il ne s'agit pas de trouver "un remède" contre la tentation mais de faire par la prière que l'épreuve soit un moyen de se rapprocher de Dieu. "Prier le Père de ne pas nous laisser entrer en tentation, dit Mgr Lebrun, c'est rejoindre son fils au seuil de sa passion, ancrer notre vie en lui, et dire notre confiance en son salut." L'évêque de rappeller aussi que le "nous" de ce verset "n'est pas un nous "de majesté" mais "d'humilité".
"Pardonne-nous nos offenses..." â | ⺠"Mais délivre-nous du mal" |
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !