C’est un récit très fort qui est proposé en ce premier dimanche de Carême, celui des tentations de Jésus. Comme le peuple hébreu, Jésus vit au désert durant 40 jours, où il traverse l’épreuve de la faim et l’épreuve du manque.
Un Carême en chemin vers Jérusalem. C'est la proposition que fait RCF cette année, pour accompagner ses auditeurs au long des 40 jours qui précèdent Pâques. Les célébrations de la Semaine sainte seront retransmises en direct de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
Évangile du dimanche 26 mars (Mt 4, 1-11)
Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.
Source : AELF
C’est un récit très fort qui est proposé en ce premier dimanche de Carême, celui des tentations de Jésus. Comme le peuple hébreu, Jésus vit au désert durant 40 jours, où il traverse l’épreuve de la faim et l’épreuve du manque. "Ce qu’a appris le peuple au désert, nous dit la pasteure Nicole Fabre, c’est que l’homme vit en tout premier lieu de la parole et de la relation de dialogue avec Dieu." Comme rappelle la pasteure, c’est lorsqu’il était au désert que le peuple hébreu a reçu la loi. "Et c’est ça essentiellement la nourriture dont va vivre le peuple..." Cela nous dit que nous sommes des êtres de relation. "Ce qui nous fait vivre, tout autant que le pain, c’est la relation, c’est le fait qu’on pose sur nous un regard et que nous pouvons poser un regard de bienveillance sur les autres."
Le diable (le mot grec signifie "le diviseur") tente de diviser Jésus de son père. Il dit à Jésus de transformer les pierres en pain : ce qui reviendrait à "utiliser pour soi-même la relation à Dieu", analyse la bibliste. On peut penser au célèbre passage de la multiplication des pains où "Jésus ne transforme pas la réalité" mais "fait surgir la vie pour tous" à partir de la réalité, explique Nicole Fabre. "C’est tout à fait différent que d’être là et de manipuler la création pour soi-même !"
Quel Dieu est-on en train de présenter dans les évangiles ? C'est, au fond la question posée ici par Matthieu. "Ça nous touche de très près, commente Nicole Fabre, Dieu devrait nous préserver de toute chute…" Une question difficile : croit-on parce que Dieu nous préserve du malheur ? Mais notre relation à Dieu ne supporte aucun conditionnel, sa protection n’est pas comme un droit que nous aurions acquis… Dieu est là quels que soient les aléas de notre vie, il nous accompagne, il vit avec nous. "Être fils ou fille de Dieu, c’est vivre avec cette présence-là tous les événements qui surviennent dans nos vies."
"Dans le judaïsme, on ne se prosterne que devant Dieu", précise Nicole Fabre. La demande du diable est donc ici lourde de sens, il "dénature" le sens de la gloire. "La gloire c’est le poids de vérité, ce n’est pas ce qui est clinquant, c’est la vérité des choses, la vérité d’un être ou d’une situation ou d’une nation", commente la pasteure. Et dans sa réponse, Jésus revient à l’écoute de Dieu. "Jésus n’est pas celui qui écoute le diable, le diviseur mais, profondément, il est celui qui écoute Dieu comme le seul à écouter."
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