Un trésor caché dans un champ, une perle fine recherchée avec passion, un filet qui ramène sur la plage quantité de poissons... Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus emploie des paraboles pour parler du royaume des Cieux. D'ailleurs, il ne donne jamais une définition du royaume de Dieu, il n'en parle qu'en paraboles...
Évangile du dimanche 30 juillet (Mt 13, 44-52)
En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
Source : AELF
Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus emploie des paraboles pour parler du royaume des Cieux. "Une parabole, c’est une histoire, un processus", explique Michel Quesnel, prêtre oratorien et théologien, qui note que "jamais, Jésus ne donne la définition du royaume de Dieu, c’est toujours en paraboles qu’il en parle". Pour le théologien, c’est même "l’un des génies de Jésus d’avoir su trouver cette forme de langage pour faire comprendre ce qu’était le royaume des Cieux".
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Il y a dans cette première parabole une question morale qui peut nous frapper mais que Jésus n’aborde pas : le trésor appartient au propriétaire du champ et non à celui qui le trouve... Mais, comme le dit Michel Quesnel, "ce n’est pas la question". "La question, c’est l’engagement de cet homme qui ayant trouvé quelque d’extraordinaire, s’investit complètement au point de risquer éventuellement de ne pas pouvoir l’acheter… Il prend un risque considérable !"
Cette parabole résonne fortement à notre époque que l’on dit matérialiste. "Vendre tout ce que l’on a, ça fait partie d’un phénomène de détachement que Jésus recommande considérablement, commente le théologien, il faut être très libre par rapport à tout ce que l’on possède, par rapport à l’avoir… "
On n’a jamais fini de chercher Dieu, la foi n’est pas de l’ordre de la certitude, jamais...
Au temps de Jésus, les perles sont un peu comme les diamants pour nous aujourd’hui. Dans cette parabole, le royaume des Cieux, ce n’est pas la perle, c’est l’action de chercher. On peut chercher sans trouver, d’ailleurs : c’est la quête qui semble bonne pour Jésus. "On n’a jamais fini de chercher Dieu, souligne le théologien, la foi n’est pas de l’ordre de la certitude, jamais… Je crois vraiment qu’on cherche Dieu. Dieu n’est jamais quelque chose, quelqu’un d’évident, c’est une quête."
En évoquant une scène de pêche, Jésus fait allusion à une réalité que ses disciples connaissaient bien puisqu’ils étaient pêcheurs sur le lac de Galilée. Mais ce texte a quelque chose de menaçant, il résonne comme une mise en garde : il est question de trier les mauvais et les bons poissons, c’est-à-dire de séparer les méchants des justes. "Je pense que Matthieu est certainement l’un des auteurs du Nouveau Testament qui parle du jugement de la façon la plus sévère."
D’ailleurs, il n’est question que du sort des mauvais poissons, on ne parle pas de ce qui est réservé aux justes. Matthieu parle de "pleurs", de "grincements de dents" et de "fournaise". Parle-t-on ici de l’enfer ? "Pas forcément, répond Michel Quesnel, on ne croyait pas à la vie après la mort jusqu’au second siècles après Jésus-Christ."
Comment recevoir cet avertissement aujourd’hui ? Pour Michel Quesnel, "on est partie prenante du mal que l’on fait… Si je n’ai pas assez d’intérêt pour les autres, il y a quelque chose de mon propre intérêt qui ne se réalisera pas."
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